La Raison d’État
Développement
éolien : les dessous d’une utopie
Jean Pierre Riou
Résumé des éléments développés dans l’article :http://lemontchampot.blogspot.fr/2017/02/la-raison-detat.html
qui cite ses sources.
Le malentendu
Un MWh intermittent ne pourra jamais se prétendre compétitif
avec un MWh pilotable en raison de la différence fondamentale de nature
qui les oppose et qui interdit au MWh intermittent d’offrir les mêmes services
qu’un MWh pilotable.
Pour en comparer la valeur, il lui faudrait assumer seul
les surcoûts liés aux efforts de stockage, d’interconnexions et du « back
up » des centrales pilotables chargées de prendre le relai en fonction des
aléas météorologiques.
Le défaut de garantie
L’absence de garantie de sa moindre puissance
effective n’a toujours pas permis aux énergies intermittentes de fermer
la moindre centrale pilotable.
Et cela, quelle que soit cette puissance installée, comme le
montre l’exemple allemand, fort de 89 GW intermittents, soit 26 GW de plus que
tout notre parc nucléaire.
Le « vert »
dans le fruit
En déversant des surplus aléatoires sur le marché,
les productions intermittentes en corrompent les cours, privant ainsi les
exploitants de centrales pilotables des moyens de leur sécurité et de
leur modernisation.
Elles dissuadent l’investissement dans toute technologie
novatrice en enlevant la visibilité financière du secteur de l’énergie.
L’étrange
complémentarité
En forçant le parc nucléaire français à suivre leur régime
chaotique, les réductions intermittentes ne lui permettent pas de limiter des
émissions de CO2 pour la raison que la production nucléaire n’en émet pas.
Incapables de permettre la fermeture du moindre réacteur et
pénalisantes pour leur rentabilité, les EnRi sont pourtant présentées comme complémentaires
avec la filière nucléaire.
Cette complémentarité s’apparente essentiellement à celle de
la puce avec le chien, ou même de la chèvre avec le chou. Pour un intérêt
qui pose question.
Le détournement
d’argent public
La tentative d’intégration des énergies intermittentes nécessite
des centaines de milliards d’euros d’argent public pour la restructuration de
l’ensemble du système à leur intention, sans que leur existence ait encore évoqué
leur moindre capacité à remplacer quoi que ce soit, condition pourtant
indispensable pour prétendre représenter une alternative pérenne.
L’échec d’une
politique climatique
Leur bilan CO2 est dérisoire en Allemagne malgré des
sommes engagées considérables, et même contre productif en France, avec 2
années consécutives de régression sur ce plan.
L’augmentation des facteurs de pollution liée aux régimes du
back up n’étant même pas pris en compte dans ces bilans.
La compétitivité sacrifiée
La corrélation du développement de l’intermittence avec
l’élévation du prix de l’électricité pour le consommateur est clairement
établie.
Cette circonstance menace l’industrie, notamment celle qui
est forte consommatrice d’énergie.
L’alternative ne demeurant plus qu’entre la réduction du
coût de la main d’œuvre ou la délocalisation.
La France pour modèle
C’est la France
qui est le pays au monde le mieux classé pour son efficacité climatique.
Elle doit quasi exclusivement ce domaine d’excellence à son
parc de production d’électricité qui explique à lui seul notre avance
considérable sur l’Allemagne.
La France
est le 1° exportateur mondial d’une électricité bon marché,
décarbonée et pilotable.
La dépendance géostratégique
La dépendance aux importations d’énergies fossiles
est croissante en Europe, tout spécialement concernant les importations de gaz
russe.
La décroissance verte
Les slogans sur l’emploi sont démentis par les faits.
De nombreuses études considèrent qu’un emploi créé dans les
énergies subventionnées en détruit 3 autres.
La Raison d’État
Le programme nucléaire français avait été élaboré pour
conserver l’indépendance énergétique de la nation, lors du premier choc
pétrolier, qui avait enfermé la
France dans le piège des années de pétrole facile et bon
marché.
Les années qui suivirent ont porté au plus haut point l’indépendance
et l’excellence nationale dans le
domaine énergétique, dont la politique visionnaire répondait déjà, même sans le
savoir, aux exigences climatiques.
Cet effort porte actuellement les fruits d’une
énergie parmi les moins chères du marché.
Pour ou contre le
nucléaire ?
La question ne se pose pas de savoir si on est favorable ou
non à ces décisions historiques, mais de comprendre les impératifs de la gestion de leur héritage.
Les promesses fantaisistes que nous inflige l’actualité
semblent bien étrangères aux motivations premières de notre histoire
contemporaine.
A la seule raison légitime de ses choix politiques.
A la Raison d’Etat.
> Le programme nucléaire français avait été élaboré pour conserver l’indépendance énergétique de la nation, lors du premier choc pétrolier, qui avait enfermé la France dans le piège des années de pétrole facile et bon marché.
RépondreSupprimerÀ relativiser : encore aujourd'hui, 95% du transport en France se fait avec du pétrole (importé à 99%) et le chauffage à 70% avec du fioul ou du gaz (importé à 98%).
Evidemment, le nucléaire était la seule solution pour réduire notre dépendance aux énergies importées, mais il faudrait arrêter de dire que cela permet à la France d'être énergétiquement indépendante : c'est juste vrai pour la production d'électricité.
Le plus dur reste à faire…
Bonjour,
SupprimerJe me suis précisément attaché à relativiser l'importance du secteur de l'électricité dans la problématique de l'énergie, notamment dans http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/07/lenergie-eolienne-les-raisons-dun.html
publié en 3 parties dans Économie Matin.
Et en m'étonnant justement de l'ampleur des sommes dépensées pour bouleverser ce secteur, alors que c'est le seul qui justement répond le mieux au triple défi européen de la maîtrise des coûts, de la sécurité d'approvisionnement et de l'impact sur l'environnement.
Le Mont Champot cherche à éclairer par des sources fiables l'unique question de la production et d'utilisation de l'électricité et laisse généralement à d'autres l'analyse des 75% restants.
Pour autant, notre programme nucléaire s'était accompagné de la promotion d'usages de l'électricité tels que le chauffage. Actuellement, ce sont notamment les transports qui pourraient être concernés.
Chaque nouvel usage de l'électricité devra être mis en regard avec la façon dont elle est produite, par rapport à chacune des 3 priorités évoquées, dont notamment notre indépendance énergétique.
Et c'est pourquoi ce serait prendre le problème à l'envers que de promouvoir d'abord l'électricité et réaliser ensuite que sa production dépend majoritairement du gaz russe.
Ou même simplement considérer que la question de son mode de production n'est pas fondamentale, notamment pour notre indépendance énergétique.
Cordialement, Jean Pierre Riou.