jeudi 28 février 2019

L'éloge de la taxe carbone

L'éloge de la taxe carbone

Jean Pierre Riou

Dans le cadre des politiques climatiques, la taxe carbone constitue un levier majeur. Toutefois, les modalités de sa mise en œuvre sont susceptibles d’en faire la meilleure comme la pire des solutions.

Pour ne pas en avoir respecté les principes fondamentaux, la « Contribution climat énergie » à la française  promet le pire.

Les 3 erreurs de la Contribution climat énergie

La plupart des économistes considèrent la taxe carbone comme le meilleur moyen de réduire les émissions de CO2 sans affecter pour autant la croissance.
L’exemple suédois leur donne raison.  En effet, la mise en place de sa taxe carbone, actuellement la plus élevée au monde, s’est accompagnée de 60% de croissance économique dans le même temps que 25% de réduction des émissions de CO2.
D’autant qu’à l’instauration de cette taxe, en 1991, le parc électrique suédois était déjà décarboné.
Trois règles sont notamment considérées nécessaires pour lui permettre une telle efficacité :
La transparence et la pédagogie de sa mise en œuvre
La redistribution de ses recettes
L’interdiction de subventionner des énergies de remplacement
Pour n’en avoir respecté aucune, la taxe carbone française aura réussi à mettre durablement les Gilets Jaunes dans la rue, tandis que les objectifs climatiques s’éloignent de notre portée.
Car cette taxe s’est caractérisée par une « pédagogie du catimini », une carence de redistribution et un détournement dogmatique de son affectation qui en corrompt l’efficacité.

La pédagogie du catimini

Cette taxe sur la composante carbone des combustibles fossiles a été instaurée en 2014, sous le nom de « Contribution climat énergie » (CCE).

Lire la suite dans Économie Matin ...
http://www.economiematin.fr/news-eloge-taxe-carbone
 

lundi 11 février 2019

Cet obscur enjeu du carbone

Cet obscur enjeu du carbone

Cet obscur enjeu du carbone
Où il apparaît que l’efficacité de la règle simple « pollueur-payeur » est redoutable. Mais surtout qu’elle est redoutée. Et qu’une véritable usine à gaz, qui mêle à dessein objectifs et moyens, permet de brouiller les cartes pour en extraire les atouts.

Les économistes s’accordent généralement pour affirmer que la taxation du carbone est le moyen le plus sûr pour réduire les émissions de CO2, et pour considérer qu’une taxe sur le carbone efficace se caractérise notamment par : «…(3) l’interdiction de subventionner des sources d’énergie de remplacement, y compris des sources renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire ».
L’échec désormais avéré de la politique climatique européenne a sanctionné une stratégie inverse à ces principes pragmatiques, qui a érigé les subventions en système destiné à imposer une solution dogmatique.
Le soutien financier de ce dogme dans les pays « en développement », par le truchement du mécanisme de développement propre (MDP) permettant même de détourner le fonctionnement de cette taxe par la délivrance de Certificats de réduction d’émission (CERs) supplémentaires qui incitent davantage à polluer à moindre coût qu’à investir dans des réductions coûteuses, ainsi que le constate avec cynisme le China Institute.
Cette situation s’est d’ailleurs accompagnée de subventions parallèles aux énergies les plus polluantes. L’OCDE estime à 500 milliards de dollars annuels les subventions aux énergies fossiles dans le monde, notamment dans le domaine de production d’électricité où elles demeurent incontournables.
Tandis que le ralentissement économique, les mécanismes de flexibilité (MDP), et l’organisation du système européen d’échange de quotas carbone (SEQE-UE) entraînaient une surabondance de ces quotas qui en a fait effondrer le cours, et l’efficacité de tout le système avec.
Chacun convient désormais de la nécessité d’en élever significativement le prix pour éviter la catastrophe.

Tandis que la maison brûle …
Mais toute allusion à la tarification du carbone a disparu du traité franco allemand signé à Aix le Chapelle ce 22 janvier.
Sans surprise Euractiv précisait que « En Allemagne, des observateurs ont fait remarquer qu’un prix du carbone avantagerait le secteur électrique français, très dépendant du nucléaire, par rapport à l’industrie allemande, où le charbon et le gaz naturel jouent encore un rôle important ».

Lire la suite dans European Scientist ....
https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/cet-obscur-enjeu-du-carbone/





lundi 4 février 2019

Alimentation électrique et principe de réalité


 
PPE 2019
Transition écologique : ce discret retour au réel que marque la nouvelle feuille de route énergétique de la France

Atlantico: Le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Énergie rendu public vendredi 25 janvier 2019 défend la transition du nucléaire vers le renouvelable. La synthèse publiée annonce ainsi : « Le développement des énergies renouvelables doit permettre de produire plus d’énergies à partir de sources présentes sur le territoire et de réduire progressivement la part du nucléaire. » L’objectif de la PPE est la réduction des émissions de CO2. Est-ce qu’une transition entre nucléaire et renouvelable est à même de le réaliser ?

Jean-Pierre Riou: La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) prévoyait la réduction de la part du nucléaire à 50% de l’électricité produite dès 2025, au lieu de 75% actuellement et visait à compenser cette réduction notamment par un objectif de 40% de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables (EnR) à horizon 2030.
Mais, après bien des débats, cette PPE acte le report de l’objectif de réduction du nucléaire en raison de l’impossibilité d’y parvenir sans nous exposer à être privés d’électricité.
Car si on peut programmer le fonctionnement d’un réacteur selon les besoins de la consommation, on ne contrôle pas celui du vent, qui alimente les éoliennes, pas plus qu’on ne programme l’heure de coucher du soleil.
Et il faut y voir la raison de la seule confirmation de la fermeture des 2 réacteurs  symboliques de Fessenheim, deux autres réacteurs devant être l’objet d’une fermeture anticipée en 2027 et 2028. D’autre part, il est mentionné que 2 réacteurs supplémentaires pourraient devoir fermer leurs portes pour raison économique dès 2025 2026, en fonction de l’impact des énergies renouvelables sur les cours du MWh.
Le texte prévient pourtant « Si la mise en service de l’EPR prenait du retard, les deux réacteurs de Fessenheim seront dans tous les cas arrêtés au printemps 2020, mais le calendrier de l’arrêt des tranches au charbon devrait être revu, afin de respecter le critère de sécurité d’approvisionnement ».

Lire la suite dans Atlantico ....... 

https://www.atlantico.fr/decryptage/3565204/transition-ecologique--ce-discret-retour-au-reel-que-marque-la-nouvelle-feuille-de-route-energetique-de-la-france-