Affichage des articles dont le libellé est Étranger. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Étranger. Afficher tous les articles

jeudi 16 mars 2023

L’Australie, colosse des énergies renouvelables

 

L’Australie, colosse des énergies renouvelables

Avec 73,3% d'électricité d'origine fossile

 Jean Pierre Riou

L’Australie, nouveau géant des énergies renouvelables selon l’État français, est fréquemment citée en exemple en tant que modèle de transition en matière de mix électrique.


 

Et l’État d’Australie-Méridionale en est le fer de lance avec ponctuellement 100% de sa production électrique d’origine renouvelable.

 

Pour sa sécurité, l’Australie-Méridionale est interconnectée avec les États voisins et ne représente que 6,2% de la consommation totale australienne.

Celle-ci est figurée ci-dessous en jaune sur le site du régulateur australien AER.

(NEM = National Electricity Market)



 L’Australie, grande comme 15 fois la France pour 25,6 millions d’habitants, dont 60% dans les 5 principales métropoles, a misé sur le développement de l’éolien, mais aussi de parcs solaires géants qui bénéficient de vastes étendues non peuplées et d’un fort ensoleillement.

 

Des projets hors norme.

La société Sun Câble avait levé un fonds de 138 millions d’euros pour une liaison sous-marine de 4000 km avec Singapour, fort importateur d’électricité. Ce projet pharaonique privé, du plus grand parc solaire au monde, a pris l’eau financièrement et ses administrateurs ont annoncé leur intention de recapitaliser ou de vendre cette société. Infrastructure Australia, organisme chargé de conseiller le Gouvernement sur les infrastructures nationales, considère toujours en 2023 que ce projet « Power Link » reste un investissement valable pour l’Australie.

 

Un colosse aux pieds d’argile

Parallèlement, le producteur APR Energy décrit le challenge d’une « Stabilité du réseau à risque en raison de la forte dépendance à l’énergie éolienne intermittente », rappelant que « une chute soudaine et significative du vent – qui génère entre 49 et 100% d’électricité en Australie du Sud un jour donné – a déstabilisé le réseau électrique de l’Australie-Méridionale, plongeant tout l’État dans l’obscurité » le 16 juillet 2016.

C’est en effet cette occurrence ponctuelle de 100% d’énergie renouvelable qui fait également citer spécifiquement l’Australie-Méridionale parmi les modèles à suivre. Et pour lequel APR Energy s’est vu confier en 2017 l’installation de neuf turbines à gaz mobiles GE TM2500 Gen 8 d’une capacité de production de 276 MW à capacité de démarrage rapide afin de « soutenir la forte dépendance de l’Australie du Sud à l’égard des énergies renouvelables intermittentes ».

D’autre part, le gestionnaire de réseau d’Australie-Méridionale Electranet développe le projet Energyconnect pour augmenter la capacité d’interconnexion avec les États voisins de Victoria et de Nouvelle-Galles du Sud, actuellement de 820MW pour l’import et 700MW export.

En juin dernier, le régulateur de l’énergie australien a pris le contrôle du réseau électrique national, et suspendu un système de marché en proie à la flambée des prix et à la menace de coupures généralisées.

 

73,3% de production fossile

Il est en effet plus facile de se débarrasser de productions intermittentes aléatoires en les exportant que de les utiliser pour réduire la production fossile.

Or depuis l’année 2013-2014, où la consommation était sensiblement égale à celle de 2021, la production fossile a été réduite de 212,4 TWh à 194,7 TWh, soit - 8,3% en 7 ans, ce qui n’est pas négligeable mais bien insuffisant, le site du Gouvernement australien indiquant encore 73,3% de production électrique d’origine fossile pour l’année fiscale 2020-2021, dont 52,8% de charbon (& lignite) avec 140,311 TWh sur une production totale de 265,554 TWh.

Pire, cette production fossile est sensiblement la même qu’en 2000 où elle était de 192,062 TWh.

 

Et ce n’est qu’au sein de l’ensemble du marché électrique australien (NEM) qu’il faut comprendre les « prouesses » de l’Australie du Sud, qui produit cependant encore 5,5 TWh de gaz, soit 37,6% des 14,6 TWh de production totale.

Ou 47% des 11,7TWh de sa consommation. Et 48,8% fossile si on ajoute les 126 GWh de produits pétroliers.

 

Des publicités trompeuses

Les Green PPA (Power Purchase Agreement) sont des contrats d’électricité renouvelable à long terme. La production peut, bien sûr avoir lieu hors du site du consommateur et définir la quantité d’énergie achetée à un site précis, ou même être « hors site virtuel » c'est-à-dire achetée sur le marché de gros de l’énergie verte. Les électrons vendus étant mélangés avec ceux des autres productions sur le réseau, bien entendu.

C’est ainsi que des entreprises ou des villes entières peuvent se déclarer alimentées par 100% d’énergies renouvelables, comme les villes de Sydney ou Melbourne, ou le port de Newcastle, donnant l’impression trompeuse que si une ville peut le faire, un pays le peut aussi.Mais vendre

 

Mais l’électricité du « nouveau géant des énergies renouvelables » n’en carbure pas moins encore à 73% d’énergies fossiles.

 

vendredi 31 décembre 2021

Le maillon faible du monde occidental

Le maillon faible du monde occidental

En forme d’épilogue à un précédent article : « La guerre du gaz ne fait que commencer » [1]

Soixante quinze années de paix, puis d’une abondance impulsée par les 30 glorieuses, ont nourri une forme d’angélisme dans la pensée française dominante, qui semble avoir perdu de vue à quel point l’essentiel même n’est jamais acquis, et se bat d’autant moins pour transmettre son héritage à la génération suivante que la décroissance est désormais érigée en valeur suprême au nom de la planète Gaïa.

Cet angélisme a contaminé le système électrique en fragilisant la seule alternative connue au gaz et au pétrole qu’il représente et dont on sait pourtant qu’il va falloir se sevrer.

Bruit de bottes dans l’Est

Les combats dans le Dombass entre séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes ont ravivé les tensions entre Kiev et Moscou, et rendu inacceptables pour le Kremlin les manœuvres de l’OTAN aux frontières de son territoire. Notamment les exercices non planifiés de vols de bombardiers à 20km de la frontière russe [2].

Cette situation est décrite comme une menace majeure par la diplomatie russe qui promet des représailles « Si l’Occident n’est pas capable de dissuader l’Ukraine [3], mais s’il essaye au contraire de l’encourager ». C’est ainsi que Vladimir Poutine a directement mis en cause l’Union Européenne dans la détérioration progressive d’une situation qui a forcé la Russie à répondre à chacune de ses étapes, et menace aujourd’hui les Occidentaux de réponses « militaires et techniques » s’ils ne mettent pas fin à leur politique jugée hostile.

De son côté, l’Ukraine se prépare à l’affrontement, en accusant Moscou de soutenir les séparatistes et redoute une invasion [4], dont les conséquences attendues sont envisagées bien au delà son propre territoire, depuis que les troupes russes se massent à sa frontière [5].

A l’occasion de sa rencontre avec son homologue danoise, le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiy Reznikov, a évoqué un « ultimatum » du Kremlin aux pays de l’Otan [6] et décrit la guerre que la Russie mène à l’Ukraine depuis 7,5 années. Depuis l’annexion de la Crimée. Le ministre en appelle à une position ferme des Alliés et de l’UE pour lui fournir une aide concrète en matière d’armes et de technologies « pas seulement protectrices, mais aussi offensives » précisant même : « en besoins de guerre de renseignement électronique, de systèmes de missiles, de cyberdéfense, nous devons renforcer notre flotte. Nous appelons tous ces besoins publiquement, nous ne nous cachons pas, et alors l'agresseur n'ira pas plus loin ».

Nord Stream saison 2

Le 22 novembre 2021, le département d’État américain proposait au Congrès de nouvelles sanctions [7] contre le gazoduc Nord Stream 2 qui permet d’approvisionner l’Europe en gaz directement par l’Allemagne en contournant l’Ukraine.

L’interminable histoire [8] de ce gazoduc qui divise l’Europe semblait pourtant terminée avec l’accord germano-américain de juillet 2021 et la levée des sanctions américaines [9] contre son opérateur, Nord Stream 2 AG. Le dernier tronçon étant désormais posé et le remplissage de gaz achevé, Gazprom n’attendait plus que la certification définitive du gazoduc pour livrer l’Allemagne.

Mais la nouvelle coalition d’Olaf Scholz doit composer avec les écologistes qui y sont farouchement opposés [10]. Et, dans l’attente d’un accord, la procédure de certification a été interrompue [11] pour la raison d’une absence de filiale allemande de la société Nord Stream 2.

La tension avec la Russie est montée d’un cran le 8 décembre avec l’interception d’un mirage 2000D et un Rafale français [12] au dessus de la mer Noire par des SU-27 de la chasse russes.

Pour autant, les pressions russes ne parvenaient pas à entamer la volonté de l’Ukraine d’intégrer l’OTAN [13]. Cette intégration étant jugée casus belli par Moscou [14].

La détérioration des relations

Lire la suite dans Économie Matin 

http://www.economiematin.fr/news-energie-analyse-geopolitique-russie-france-nucleaire-riou

 

vendredi 13 mai 2016

Le glas des éoliennes polonaises



Mise en œuvre conjointe et santé publique

Quand les problèmes sanitaires du charbon sont liés à ceux des éoliennes

Pour respecter les quotas d’émissions de CO2 correspondant à leurs engagements de réduction du protocole de Kyoto, les pays signataires ont la possibilité de recourir à des « mécanismes de flexibilité » qui autorisent des réductions à moindre coût, en les opérant à l’étranger, plutôt que de devoir faire des investissement plus coûteux sur leur propre sol.

La Chine a longtemps été le premier bénéficiaire du mécanisme de développement propre (MDP) qui lie un pays dit « en développement » avec un autre considéré industrialisé.
Le China Institute avait publié un rapport en rappelant le principe (p3) : « L’objectif est clair : il s’agit de favoriser une situation équitable, où les pays les plus pauvres reçoivent les moyens de leur développement durable, tandis que les pays développés se voient attribuer des « droits à polluer » afin d’atteindre leurs objectifs d’émissions ».
Mais dans lequel il considérait de façon bien cynique (p7) « Quant aux entreprises occidentales, elles sont naturellement attirées par les économies que représentent les crédits carbones en leur permettant de polluer à moindre coût, plutôt que par le bénéfice socio-environnemental des projets MDP. »

Entre 2 pays « développés », ce mécanisme se nomme Mise en œuvre conjointe, MOC, (en anglais Joint Implementation J.I.)
Ses projets permettent également l’attribution d’Unités de Réductions d’Emission ( ERUs, ou Emission reduction units,) qui correspondent à la quantité de CO2 supposée avoir été évitée dans le pays hôte du projet. 
Contrairement au MDP, les ERUs concernés sont retranchées des quotas du pays hôte du projet.


C’est entre autres ainsi que l’Allemagne a pu obtenir des quotas lui permettant de brûler son charbon, avec l'aide des ERUs provenant de parcs éoliens hors de son sol, notamment en Pologne, à travers les projets PL 1000531, 532, 533, 534, 538, et 544.
Et qu'elle peut programmer les 1760 MW de nouvelles centrales au lignite, 4555 MW au charbon et 12960 MW au gaz, ainsi que l'indique le site  officiel BDEW  Auswertung der BDEW-Kraftwerksliste.

Le PDF détaillant le projet PL 1000 532 de Dobrzyn, par exemple, mentionne la quantité de CO2 réputée évitée d’ici 2030 par la construction de sa centrale éolienne ainsi que la quantité strictement équivalente d’ERUs attribués en échange, soit 1 543 135 tonnes de CO2 (Megagrams : Mg) correspondant au même nombre d’ERUs.

Notons qu’avec un calcul basé sur plus de 0.8tonne de CO2/MWh, le choix de la Pologne est d’autant plus attractif.

La réaction polonaise

Selon Bloomberg, la Pologne vient de réagir à cette invasion éolienne sur son sol qui renchérit le prix de son électricité.
Elle viendrait de durcir drastiquement leur réglementation, notamment par une meilleure protection sanitaire de leurs riverains.
Le parti « Law and Justice », au pouvoir depuis octobre 2015, vient en effet de proposer une mesure d’éloignement entre éoliennes et toute habitation, ou toute réserve naturelle, de 10 fois la hauteur des machines (pales comprises), soit 1500 m pour la moyenne des éoliennes polonaises, qui est de 150 m selon la filière.
Des mesures seraient également prises envers les parcs éoliens déjà existants, qui leur imposeraient un audit tous les deux ans.
Avec ce coup porté au développement éolien, le gouvernement souhaiterait interrompre l’envolée du prix de l’électricité.
Les acteurs concernés considèrent que ces mesures sonnent le glas des éoliennes polonaises et déplorent le fait que les nouveaux permis ne seraient plus valables que 2 ans. Chaque opération de maintenance, chaque réparation devant faire l’objet d’une demande d’autorisation.
Tous les coûts de ces nouvelles mesures étant à la charge de l’exploitant.
Le non respect de ces prescriptions pouvant même conduire jusqu’à une peine de 2 ans d’emprisonnement !

La situation allemande

Du côté allemand, il ne semble d’ailleurs pas en aller autrement, puisque, selon le « Spiegel online », la Cour Constitutionnelle de Bavière vient de confirmer cette même mesure de 10 fois la hauteur entre éoliennes et toute habitation, qui était entrée en vigueur en février 2014, mais faisait l’objet d’un recours devant la justice. Les éoliennes allemandes modernes culminant désormais à 200 m, c’est une distance de 2 km qui devra ainsi leur être appliquée.
En septembre, déjà, selon cette même source, un tribunal administratif de Hesse, avait confirmé la nécessité de la distance de 1000 m minimum, alors en vigueur, mais qui était également contestée en justice par un développeur de projet.

Il ne semble malheureusement pas que de telles mesures aient encore réussi à s’imposer en Finlande, malgré la demande de 2km d’éloignement du ministère de la santé qui concluait son rapport de juin  2014 en ces termes : « Les acteurs du développement de l’énergie éolienne devraient comprendre qu’aucun objectif économique ou politique ne doit prévaloir sur le bien-être et la santé des individus ».
« The actors promoting wind power construction should understand that no economic or political objectives should be placed above the requirements for individuals’ health and wellbeing ».
Cette déclaration l’honore.

Écologie et santé seraient ils à ce point incompatibles ?

Jean Pierre Riou

mardi 12 mai 2015

Vent mauvais pour les éoliennes

Grande-Bretagne : vent mauvais pour les éoliennes

La large victoire de David Cameron lui donne les moyens de sa politique et de ses promesses. Son élection semble sonner le glas de l’éolien terrestre en Grande Bretagne.

La dérive électorale des libéraux démocrates vient de se concrétiser par le départ du ministre de l’énergie et du changement climatique, Ed Davey, chantre de l’énergie éolienne pour laquelle il réclamait des subventions.

Éolienne : le coup de frein de David Cameron

David Cameron avait annoncé un coup de frein brutal au développement de l’éolien on shore et la fin de toute subvention en cas de réélection. Selon Bloomberg, cette volonté d’arrêter la propagation de l’éolien terrestre est causée par l’impossibilité de cette filière d’assurer la moindre production régulière.
La menace de black out liée au développement des énergies intermittentes implique, en effet, des surcouts considérables, tels que des mécanismes de soutien financier aux centrales thermiques dont la fermeture aurait des conséquences dramatiques quand le vent tombe. Les nouvelles lignes directrices (09/04/2014) de la Commission européenne imposent désormais que les énergies renouvelables respectent les règles de la concurrence.
 

lundi 2 mars 2015

De Karaburun à la tour Eiffel


Éolien : de Karaburun aux indulgences de la tour Eiffel


Publié le dans Énergie
Par Jean-Pierre Riou
Paris la nuit - tour eiffel (Crédits : Gustavo Fernando Durán, licence Creative Commons)
Paris la nuit – tour Eiffel (Crédits : Gustavo Fernando Durán, licence Creative Commons)

En septembre 2008, Tirana autorisait une entreprise italienne à implanter une centrale éolienne sur la péninsule de Karaburun, un site naturel protégé. Selon Le Courrier des Balkans, « cette décision va à l’encontre de la législation environnementale albanaise et provoque l’ire des associations écologiques locales, surtout que l’électricité produite sera exclusivement destinée à l’exportation. »

Lire la suite dans Contrepoints......

mercredi 3 décembre 2014

Coup de frein dans l'éolien britannique


Coup de frein dans l’éolien britannique.

La Royal Society of Medicine vient de publier les critères permettant aux médecins de poser le diagnostic du syndrome éolien dans un rayon de 10km d’éoliennes en fonctionnement.
Contrairement aux affirmations gratuites prétendant qu’il n’y aurait aucun effet sanitaire connu lié aux éoliennes, des cas innombrables sont décrits dans la littérature médicale validée par la communauté scientifique. Qu’il s’agisse de la description du syndrome éolien (migraines acouphènes vertiges nausées insomnies hypertension…) ou, plus spécifiquement à ceux de la maladie vibro acoustique (VAD), liée aux infrasons et basses fréquences,  caractérisée par l’épaississement des vaisseaux et l’augmentation de collagène.

Son ministère de l’énergie vient de lancer une étude dans le but de renforcer la protection des riverains et interdire des nuisances « inacceptables ». Ces riverains ne supportant plus les « bruits de bétonnière », de « chaussure dans une essoreuse », ou les bruits sourds de basse fréquence à des distances supérieures au kilomètre.
D’ici juin, l’Institut d’acoustique devrait, de façon indépendante, déterminer le degré de nuisance supportable.

Selon le Telegraph, cet examen du niveau supportable est susceptible d'entraîner des restrictions dans les projets de planification de nouveaux parcs éoliens et pourrait obliger les opérateurs de parcs éoliens existants à restreindre le fonctionnement de leurs turbines pour rester dans ces limites.

Il est également susceptible de permettre des demandes d'indemnisation par les résidents.

De surcroît, les conservateurs ont déjà promis que s’ils étaient élus, ils supprimeraient toute subvention à l’éolien onshore. 
Matthew Hancock, le ministre conservateur de l'énergie, a déclaré: "Il est important que nous optimisions le potentiel des ressources énergétiques nationales, mais nous devons le faire d'une manière responsable. Nous ne devons pas détériorer nos campagnes vertes et agréables."  

Déjà, l’Angleterre avait prévu des baisses d’imposition pour les riverains d’éoliennes et reconnaissait ainsi officiellement la dévalorisation de leurs maisons.
Au Danemark, une compensation financière est prévue pour les riverains. 
Elle est d’ailleurs jugée insuffisante

En France, alors que l'Anses vient seulement d'entreprendre l'étude de l'impact sanitaire des infrasons éoliens réclamée depuis 2006 (dans le précédent rapport de l'Afsset), la loi sur la transition énergétique prévoit de diminuer les consultations et raccourcir les procédures pour faciliter la marche forcée de la véritable invasion éolienne.

Sur fond de déclarations de protection de la santé et des paysages....



dimanche 23 novembre 2014

Les grecs dans la rue contre les éoliennes

D'écologique à énergétique, la transition sémantique

  • Les Experts
    LA CSPE a permis de récolter 3,7 milliards d'euros en 2014.
    3,7
    MILLIARDS €


    ADVERTISEMENT

    Le 14 octobre, la presse grecque appelait la population à une manifestation massive contre l'invasion programmée d'éoliennes géantes qui doivent défigurer leurs montagnes. Selon cette presse, de nombreuses associations et fédérations auraient demandé trois heures d'arrêt de travail, de 11h à 14 h. Parmi elles des associations d'enseignants de médecins ou d'agents de l'administration, manifestant leur opposition au projet qui « menace la liberté de nos montagnes et de la dignité de notre pays » luttant contre « les plans des multinationales de la mort, mais aussi des gouvernements ... défiant tous les coûts, ainsi que font tous les peuples qui luttent pour la Terre et Liberté ».


    La participation a été considérable. et la vidéo en est édifiante : https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=uKBwqb70wAg

    vendredi 3 janvier 2014

    Châteaux en Espagne.

     

    Les Echos faisaient part récemment de la fierté de l'Espagne dont les éoliennes battaient des records malgré la crise économique. Les dessous du problème méritaient d'être étudiés et commentés, voilà qui est fait.


    L‘Espagne, grâce aux éoliennes, n’aurait elle donc bientôt plus besoin d’importer d’hydrocarbures ni d’uranium?
    L’avis défavorable de la CRE (du 30 octobre 2008)(1) sur les tarifs d’achat obligatoire éoliens nous apporte pourtant plusieurs enseignements sur les conséquences du développement éolien.
    -En premier lieu, que l’énergie produite contribuera pour un tiers à l’augmentation des exportations et ne bénéficiera donc pas à la population qui l’aura subventionnée.
    -En second lieu, en ce qui concerne l’espoir de substitution aux dépendances aux importations d’uranium, que « plus la pénétration de l'éolien s'accroît, plus la production éolienne se substitue à du nucléaire et plus il devient nécessaire, en contrepartie, de développer le parc de centrales thermiques à flamme, mieux adapté aux variations de charge. »
    Et en troisième lieu, que ce développement thermique contribuera à une dégradation du bilan environnemental.
    En serait il donc autrement pour l’Espagne?
    L’analyse de Michel Deshaies, (2)directeur du CERPA de Nancy confirme malheureusement ce constat et accable en ces termes, (p.17.18) le bilan de l’évolution énergétique espagnole, malgré le spectaculaire essor de l’énergie éolienne passé de 427MW en 1997 à 15145MW en 2007:
    « Parmi les conséquences de cette évolution du bilan énergétique, il faut souligner d’une part l’accroissement de la dépendance vis-à-vis des importations qui représentaient en 2006 86 % de la consommation (contre 62 % en 1990) ; ce qui fait de l’Espagne l’un des pays européens ayant le taux de dépendance le plus important. L’autre conséquence est l’accroissement considérable des émissions de dioxyde de carbone provenant du système énergétique en raison principalement de l’augmentation de la consommation d’hydrocarbures et secondairement de celle de charbon.
    Entre 1990 et 2005 les émissions de dioxyde de carbone de l’Espagne se sont ainsi accrues de 52 % ; ce qui, après Chypre, représente la plus grande augmentation au sein de l’Union européenne (figure 14). Du point de vue de la lutte contre le changement climatique et des objectifs du Protocole de Kyoto ratifié par l’Union européenne, l’Espagne apparaît même comme le plus mauvais élève puisqu’elle est l’État le plus éloigné de son objectif pourtant peu ambitieux qui consistait à contenir l’augmentation de ses émissions à 15 % du total de 1990 (figure 15). »

    Malgré les milliards engloutis depuis cette analyse de M.Deshaies, qui ont porté la puissance installée à 23000MW, la production éolienne reste capable de chuter à 0% de la puissance de la totalité du parc (comme le 08 décembre dernier, avec 160MW à 14h).(3)
    Selon  « La Tribune» (4), les producteurs de renouvelables auraient reçu, en 2011, 6.4 milliards d’euros de subvention. En février 2012, le gouvernement a décidé, mais un peu tard, de supprimer les subventions à tout nouveau projet. Dans une période si critique pour son économie, il est affligeant de prendre la mesure d’un tel gâchis. 


    1 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019918450
    2 http://fr.slideshare.net/CERPA_Nancy/confrence-michel-deshaies
    3 https://demanda.ree.es/eolica.html
    4 http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnem...

    Quelques éléments récents ont suivi dans ce 2° commentaire.


    Et quitte à insister un peu lourdement il serait dommage de ne pas signaler le «Real Decreto 134/2010 »   qui a pour titre : "Procedimiento de resolución de restricciones por garantia de suministro". Surnommé " Décret Charbon " par diverses associations écologistes. Ce texte incite via des aides économiques à la consommation de charbon autochtone pour garantir la sécurité de la production d'électricité. Voilà comment l’Espagne compte limiter les importations d’hydrocarbure: en brûlant son propre charbon d‘Aragon.
    C’est le document très officiel du ministère des affaires étrangères (1) qui nous l’apprend pour expliquer l’augmentation continue du CO2, lié à un recours croissant au charbon du parc électrique espagnol (+82% de 2010 à 2011) malgré une baisse de la demande de 2.1%.
    Red Eléctrica de España, sur son propre site indique, pour 2012, une nouvelle augmentation des émissions de CO2 du parc électrique espagnol qui passe de 68.3 millions de tonnes en 2011 à 77.3millions en 2012, soit une accélération de l’effondrement du bilan environnemental par rapport à 2010/2011. (2)
    Avec une production électrique deux fois moindre que la production française, l'Espagne parvient ainsi à émettre trois fois plus de CO2, malgré ses éoliennes.

    Faut il applaudir ces prouesses éoliennes espagnoles malgré la crise financière que traverse le pays, ou s’interroger sur la responsabilité, dans cette crise, des milliards d’euros d’argent public sacrifiés?
    1 http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69136.htm
    2 http://www.ree.es/en/our-management/key-indicators/environmental/direct-...