Nucléaire français : un enjeu européen
Jean Pierre Riou
Le
Mont Champot a maintes fois attiré l'attention sur le rôle majeur de la
France dans l'équilibre du réseau électrique européen.
Notamment dans http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/lechec-dune-politique-energetique.html
et son annexe, ou http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/le-prix-de-lintermittence.html
Et
s'est souvent interrogé sur les raisons pour lesquelles il apparaît si
peu dans les médias que la France est le plus gros exportateur mondial
d'électricité, qu'elle exporte massivement en direction de tous ses
voisins, Allemagne y compris, et qu'en prime d'un kWh parmi les moins
carbonés et les moins chers du marché, c'est la stabilité de sa
production qui permet à l'Europe de supporter les chutes de puissance de
l'éolien allemand, de l'ordre de 30 GW en 24 heures.
Source https://www.energy-charts.de/power.htm
A
en croire certains médias, l'électricité allemande serait pourtant plus
vertueuse grâce à ses innombrables éoliennes, et nous alimenterait
quand nous avons froid, semblant vouloir ainsi justifier la pensée
unique qui appelle à en suivre l'exemple, alors que le lignite reste sa principale source de production, suivi du charbon, puis ... du nucléaire.
Il
est rassurant de constater que l'excellence du système électrique
français est reconnu à sa juste valeur outre Manche.
Le site britannique http://www.gridwatch.templar.co.uk/france/
publie, en effet les données en temps réel de notre système électrique.
Les commentaires de chaque cadran, qui apparaissent en y promenant la
souris, laissent comprendre les conséquences prévisibles du
développement, en France, des énergies intermittentes telles que l'éolien.
Les légendes de chaque compteur confirment donc:
1°
Que l'Allemagne exporte ses surplus renouvelables en France quand il y a
du soleil ou du vent fort, mais importe son électricité quand le vent
ou le soleil tombent.
Et que ces importations, au gré du soleil et du vent, sont très fluctuantes.
2°
Que l'Espagne dispose d'une grande quantité de renouvelables qui la
forcent à exporter quand il y a beaucoup de vent mais doit importer le
reste du temps.
3° Que l'approvisionnement de l'Italie et de la Belgique dépendent également de nos centrales nucléaire.
4° Que la disponibilité de notre parc hydraulique permet à la France d'équilibrer en permanence le réseau européen.
5°
Qu'excepté la maintenance et le remplacement du combustible, les
variations de la production de notre parc nucléaire correspondent à des
diminutions volontaires destinées à l'adapter à la diminution de la
demande.
Ajoutons à ce bilan que la puissance installée de notre parc nucléaire est de 63,130 GW depuis des années.
Que
cette puissance correspond à un peu moins de la moitié de la puissance
de notre parc de production d'électricité qui est de 129, 31 GW.
Que
le taux de charge moyen de ses réacteurs, de 75,3% en 2015, lui a
permis de produire 76,3% du total. (par comparaison, le taux de charge
du parc nucléaire allemand est de 83%, avec 79 TWh pour 10,8 GW
installés....https://www.energy-charts.de/energy.htm)
Les
arrêts en série de nos réacteurs, en raison du contrôle demandé par
l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), ont fait couler beaucoup d'encre.
Malgré
ces arrêts, remarquons leur relative disponibilité avec aujourd'hui un
taux de charge de 80% (contre notamment 10,8% pour l'éolien)
Source http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique
Pour
respecter un promesse électorale, la loi de transition énergétique
s'est efforcée d'encadrer le bouleversement promis de notre parc
électrique.
Les dégâts collatéraux qu'implique
notamment le développement de l'éolien ne semblent pas avoir été
envisagés dans leur totalité.
Loin s'en faut!
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