Les 7 péchés renouvelables
L’état des lieux :
Le parc de production d’électricité français, principal
exportateur d’une électricité régulière, peu carbonée et bon marché, fait
figure de modèle au
niveau mondial. Ses 63GW nucléaires assurent une surcapacité en production
de base, non émettrice de CO2, 25GW hydrauliques (dont 9.1GW "de lac") gèrent 66% de la pointe et de l’extrême
pointe, les turbines à combustion (TAC) dont la puissance est mobilisable
en quelques minutes complètent cette adéquation à la consommation et
participent activement à l’équilibre du réseau européen.
Ces 3 types de centrales sont complémentaires et
indispensables à cet équilibre.
S’il y a mix énergétique, c’est pour cette seule nécessité.
Non pour un caprice gratuit de diversification.
La fin de l’excellence du parc de production d’électricité
français est programmée sur l’autel de 2 divinités vides de sens
« renouvelable » et « mix énergétique ».
La pensée magique renouvelable :
Peut être fascinée par l’hydraulique de barrage qui produit,
à la demande, une électricité décarbonée, grâce à une source d’énergie toujours
renouvelée, une pensée magique s’est développée pour sanctifier un ensemble
vide, véritable fourre tout d’idées saugrenues, tendant à établir une nouvelle génération
d’énergies porteuses d’espoir : l’ensemble des énergies renouvelables.
Si chacune d’elle repose sur une bonne idée, localement
exploitée dans un cadre précis depuis des lustres, leur systématisation dans le
réseau interconnecté est responsable de dramatiques dérives bien peu
écologiques, désormais dénoncées par leurs propres initiateurs en raison de
leurs conséquences sur la déforestation massive, la raréfaction
des terres agricoles et l’augmentation de la malnutrition, des modes d’élevage
en batterie de mille vaches destinés à brûler leurs déjections ou le récent constat
de l’ADEME que la dérive de la filière bois énergie avait pour effet
d’augmenter le CO2.
L’énergie propre n’existe pas, même le modèle renouvelable
hydraulique compte à son passif le record de morts par GWh produit et le
massacre écologique lié aux inondations des vallées situées en amont de ses
barrages.
La notion de renouvelable reste tout aussi abstraite, si on met
en perspective le pillage par les éoliennes et panneaux photovoltaïques des ressources
stratégiques de terres rares qui, elles, ne sont pas renouvelables, ou la
déforestation déjà évoquée, aux centaines d’années de réserves de combustible
promis par les générateurs de 4° génération, ou, à plus long terme, les
milliers d’années de celles du projet ITER, qui ne sont pourtant pas considérés
renouvelables malgré des réserves presqu’infinies et une absence d’émission de
CO2.
Les 7 péchés capitaux :
Après avoir rêvé le monde tirant son énergie de l’eau, du
soleil et du vent,
1°) le premier péché
capital des apôtres du renouvelable est leur obstination à vouloir rendre
durable ce qui est intermittent et, par nature, incapable de garantir la
moindre production au moment où on en a besoin.
Malgré plus de 9000MW éoliens installés, le taux garanti de
couverture de la consommation par cette filière ne décolle pas de 0% :
Pas de vent, pas de courant !
En fonction de cet axiome, même le développement exponentiel
éolien/photovoltaïque allemand dont la puissance dépasse celle du parc
nucléaire français est confronté à cette incontournable réalité : quelle
que soit leur puissance installée, les énergies intermittentes n’assureront
jamais de production garantie significative, tombant régulièrement à moins
d’1GW de puissance pour plus de 78GW installés.
2°) Le 2° péché capital
est d’imaginer que l’argent public est renouvelable et susceptible de
permettre indéfiniment l’actuelle fuite en avant espérant rendre durable ce qui
est intermittent.
Construisant des dizaines de milliers de kilomètres de ligne
haute tension supplémentaires afin de trouver un mythique foisonnement des
vents, qui se heurte pourtant à cette implacable réalité : en période
anticyclonique, c’est sur toute l’Europe qu’il n’y a pas de vent.
3°) Le 3° péché
renouvelable est de refuser de comprendre qu’une production indésirable n’a
pas ET N’AURA JAMAIS la même
valeur qu’une production pilotable à la demande, même si un jour on arrivait à
l’intégrer au réseau de façon satisfaisante.
La production éolienne varie dans un facteur de 1 à 100,
indépendamment de nos besoins, comme lors de ce « record de taux de
couverture » fièrement annoncé, lors du creux de la consommation du
5/5/2015 à 5h du matin :
L’équilibre du réseau électrique européen est un exercice
difficile, que les éoliennes allemandes compromettent de plus en plus
dangereusement et qui rend nécessaire le rééquilibrage par les pays voisins,
ainsi que le mentionne l’ENTSO E, gestionnaire du réseau européen : (https://www.entsoe.eu/Documents/SDC%20documents/SOAF/150527%20SOR15%20report%28draft%29.pdf
p 118).
Et cela, indépendamment
des 50 000
demandes de réduction de production des éoliennes allemandes sur le
seul mois de mai, afin d’éviter le black out généralisé.
Tout en continuant, bien sûr, à payer les producteurs
éoliens plein pot…
4°) Le 4° péché renouvelable est de s’être coupé
de la communauté scientifique et des analystes institutionnels au nom d’une
opinion publique qui aura préalablement été victime d’une campagne médiatique
sans précédent, dans laquelle les enjeux et les moyens ont été présentés de
façon biaisée et partiale. Allant jusqu’à brandir un spectre de la fin du monde
et obtenir l’intervention de l’église !
Comment s’étonner du fait que des sondages
payés par la filière évoquent une population plutôt favorable au sauvetage de
la planète ?
Les 4
Académies scientifiques franco allemandes viennent de rappeler que « Des experts devraient pouvoir fournir à tous
les acteurs principaux, y compris bien sûr les
politiques et les gouvernants, des informations fiables, offrant ainsi
une base pour l'élaboration des
politiques publiques ».
La Cour
des Comptes avait en effet constaté qu’ « Alors qu’il engage
la collectivité sur des sujets financièrement très lourds, l’État s’est
insuffisamment organisé pour
disposer des données de base indispensables à la conduite de
la politique en faveur des énergies renouvelables. En effet, l’État ne
dispose que d’informations lacunaires et dispersées sur les coûts de
production. » (p63), ou, concernant l’emploi : « Les
acteurs publics concernés, notamment l’INSEE, le CGDD90, l’ADEME, participent
à l’élaboration des statistiques mais sans même partager une définition unique
des emplois à décompter. Par ailleurs, ces sources sont souvent croisées
entre elles ou avec celles non validées des organisations professionnelles, ce
qui multiplie les incertitudes et les risques de propagation des erreurs
d’estimation". (p 64)
Alors qu’on sait que les emplois
verts tuent l’emploi, une pensée magique continue ses incantations à la « croissance
verte ». Alors que France
stratégie conclut à l’inefficacité des énergies renouvelables sur la
problématique du climat, ces mêmes énergies renouvelables sont présentées comme
le moyen privilégié pour contenir le réchauffement climatique. La
« valorisation des territoires » continue à être prônée, alors que ce
développement coûte infiniment plus cher au consommateur qu’il ne rapporte en
retombées fiscales pour les collectivités locales. Alors que les 4 académies
franco allemandes tirent la sonnette d’alarme à l’encontre des risques liés au
développement de l’intermittence, celle des éoliennes continue à être présentée
comme une alternative.
Des sondages, ainsi biaisés sur la volonté des français de
sauver la planète, semblent la principale justification d’une politique
déconnectée des faits.
5°) Le 5° péché est
le refus de mesurer les effets sanitaires néfastes de l’exposition
permanente des riverains aux vibrations, infrasons et basses fréquences émis
par les éoliennes.
Le Sénat australien vient de prendre acte de l’évidence
de ces effets sanitaires et des lacunes méthodologiques, conclusions
fausses et conflits d’intérêt d’études prétendant le contraire. Parmi les
centaines d’études attestant de la réalité des effets sanitaires délétères des
infrasons éoliens, 4 d’entres elles, parmi les plus récentes, (celles de
Cooper, Schomer, Mikolajczak et Swinbanks), semblent répondre point par point
aux 4 ultimes arguments des négationnistes. Le congrès des médecins allemands
vient enfin de dénoncer
la situation, considérant que le remplacement du nucléaire par l’éolien
revenait, au bout du compte, à remplacer un risque sanitaire par un autre.
Au lieu de quantifier le problème il continue à être nié. Au
lieu de demander à la filière de prouver l’innocuité de ses machines, c’est aux
milliers de victimes de fournir la preuve clinique de l’origine de leurs
symptômes. Preuves que commence enfin à reconnaitre
la jurisprudence.
6°) Le 6° péché
renouvelable est l’inversion de la démarche qui a d’abord développé l’intermittence
puis recherché les technologies permettant de la rendre opérationnelle.
Fabriquant ainsi, en premier, un outil et se demandant, dans un 2° temps, à
quoi il pourrait bien servir. De véritables ruptures technologiques sont encore
nécessaires pour envisager l’indispensable stockage, l’acceptation sociale pour
la multiplication des lignes haute tension, dont les champs magnétiques
entraînent une opposition frontale en Allemagne, ou l’acceptation des
« compteurs intelligents » chargés d’empêcher de consommer lorsqu’il
n’y a pas de courant, mais dont la multiplication des champs magnétiques pose
un nouveau problème sanitaire. Tous ces paramètres nécessaires à la gestion de
l’intermittence sont de nature à en ruiner la viabilité. En cas de réussite,
ils assurent d’avoir multiplié les coûts par 3 (surcapacité, stockage, smart
grids, interconnexions, effacement, subventions aux centrales de back up). Ces
effets collatéraux de l’intermittence portent déjà une lourde responsabilité
dans l’envolée du prix de l’électricité depuis 2007.
7°) L’ultime péché
est le détournement des fonds publics qui auraient dû être affectés à la
recherche d’alternative pérenne et à la sécurisation du parc de production
existant.
On peut d’ailleurs s’interroger sur la pertinence de son
principal résultat qui serait la réduction de la production du parc nucléaire à
50% de la production totale au lieu de 75%, sans même réduire sa puissance
installée d’un MW.
A quoi servira d’en faire fonctionner les centrales avec des
régimes partiels et à coups de fonctionnement pour lesquels elles ne sont pas
conçues, ou d’absorber stérilement leur production avec des barres de contrôle
pour tenter de suivre les caprices du vent ? Ces centrales seraient-elles
donc moins dangereuses avec un fonctionnement plus chaotique ?
D’autre part, le soutien public aux énergies renouvelables
dissuade tout investissement ou innovation dans le secteur de l’électricité, en
raison de l’absence totale de visibilité sur le marché de l’électricité provoquée
par la priorité donnée à leur production aléatoire à coût marginal nul.
Cette politique aurait voulu pérenniser les énergies
fossiles grâce aux 80% de back up nécessaires pour combler l’intermittence et
en dissuadant l’innovation, qu’elle ne s’y serait pas prise autrement.
En forme de conclusion :
On connaît déjà les énergies de demain, qui ne sont pas
intermittentes. Elles promettent des siècles et même des millénaires d’une
électricité sûre, pilotable et non émettrice de CO2. Ceux qui investissent
avec leur argent propre ne s’y trompent pas.
Pour continuer la fuite en avant de cette chimère, la pensée
magique s’appuie désormais sur le financement des particuliers, des
collectivités, ainsi que sur l’épargne des français par la Caisse des dépôts et la Banque publique
d’investissement.
Ces financements ont la particularité de l’opacité, grâce à une
volonté de dispense
des agences de notation, ou de contrôle de l’autorité
des marchés financiers.
Warren Buffett aimait répéter « Lorsque mon chauffeur pense à acheter, c’est qu’il est grand temps de
vendre… »
Les 7 péchés renouvelables empêcheront qu’on pardonne l’actuelle
vision industrielle de l’écologie au détriment du mieux vivre dans nos
campagnes, dont l’authenticité et l’absence d’artificialisation restait le
principal atout. Ces 7 péchés empêcheront d’excuser qu’on ait fait passer au 2°
plan la protection des captages en eau potable pour laquelle la France est régulièrement
condamnée par l’Europe, ou le soutien à une agriculture responsable et
respectueuse de la biodiversité. Ils n’aideront pas à justifier la destruction
massive de l’avifaune, des zones naturelles et des paysages, par des
milliers d’éoliennes géantes qui n’auront peut être servi qu’à donner quelques
emplois dans un avenir qui s’annonce proche, pour, enfin, les démonter.
Tout est dit! Superbe.
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