Le Mont Champot

Pages

  • Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Le Mont Champot : Pourquoi? Comment?
  • Sources et liens utiles
  • Témoignages

samedi 25 octobre 2025

EnR et blackout : le spectre de l’apprenti sorcier

 

EnR et blackout : le spectre de l’apprenti sorcier

Dans Économie Matin 

Selon le gestionnaire du réseau électrique européen (Entsoe), le blackout qui a frappé la péninsule ibérique le 28 avril dernier serait le plus grave depuis plus de 20 ans. Mais surtout le premier du genre !

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
By Jean-Pierre Riou Published on 15 octobre 2025 5h30
transition-energetique-francais-renouvelables
transition-energetique-francais-renouvelables - © Economie Matin
42,5%L'UE a pour but de porter la part des énergies renouvelables à 42,5 % en 2030

En effet, il ne semble pas relever d’un incident fortuit, d’ailleurs toujours pas identifié, mais résulter d’une situation difficilement gérable sur une période de plusieurs heures. Et cette situation s’avère tout aussi difficilement gérable encore aujourd’hui. Bien que l’importance des énergies électriques intermittentes (EnRi) caractérise le mix ibérique, leur responsabilité dans ce blackout n’est toujours pas dénoncée clairement après 5 mois d’enquête. Pour autant, leur responsabilité devient de plus en plus difficile à cacher.

L’analyse sommaire

En mai 2025, l’association PNC diffusait l’analyse du « Mont Champot » sur les raisons de ce blackout. Le message de son illustration « plongés dans le noir à cause du soleil… c’est ballot ! » laissait deviner sa conclusion. Cependant, plus de 5 mois après l’incident, le dernier rapport provisoire de l’Entsoe n’a toujours pas identifié l’élément responsable des déconnexions en cascade de moyens de production, même s’il s’agit, pour la première d’entre eux, d’une centrale solaire. L’instabilité systémique de la tension du réseau n’en reste pas moins mise en cause, ainsi que les difficultés liées aux fluctuations de la production des EnRi.

L’aveu espagnol

Pour assurer l’équilibre électrique, les gestionnaires de réseaux doivent respecter les lois européennes de la concurrence. En Espagne, c’est la Commission Nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC), créée par la loi 3/2013 du 4 juin 2013, qui est chargée d’appliquer la transcription en droit national des règlements européens sur la concurrence, notamment les articles 101 et 102 du Traité sur le fonctionnement de l’UE.

C’est ainsi que l'article 7.1, alinéa b) de cette loi, autorise la CNMC à « établir la méthodologie d'accès aux infrastructures transfrontalières, y compris les procédures d'allocation de capacité et de gestion de la congestion dans le secteur de l'électricité. De même, l'alinéa c) du même article autorise cette Commission à établir les méthodologies de fourniture des services d'équilibrage au sein du système électrique. »

Le courtier en énergie Selectra vient de faire état d’un nouveau « risque imminent de blackout » en Espagne dont la responsabilité serait portée par les EnRi, contraignant le gestionnaire du réseau espagnol REE à l’avouer à la CNMC, pour solliciter des aménagements à cette libre concurrence en confessant son incapacité à équilibrer le réseau face à leurs écarts de production au gré du vent et du soleil.

Dans le document de procédure d’audience de la CNMC visant à introduire des mesures urgentes de stabilisation du système, « particulièrement en période de production solaire élevée », REE insiste sur la nécessité d’une programmation en amont des productions d’EnRi et réclame la fin des changements brutaux de puissance, par l’obligation du respect de programmes préétablis (PTR). Il y constate un accroissement des variations rapides de tension, notamment enregistrées ces deux dernières semaines, susceptibles de provoquer des coupures qui déstabilisent le système électrique. Cette évolution du système ces dernières années étant due, selon lui, à plusieurs facteurs, dont le plus important provient de la croissance significative du nombre d'installations connectées au réseau via l'électronique de puissance, telles que l’éolien et le solaire, et leur forte concentration en certains points du réseau. Ces installations pouvant modifier leur puissance « en quelques secondes seulement, pratiquement par paliers », tandis que ces technologies « ne régulent pas la tension en continu » comme le font les centrales conventionnelles, ainsi qu’il le déplore.

Selon Green Univers du 9 octobre, confronté à une situation analogue à celle d’avril dernier, REE n’aurait même pas attendu l’autorisation de la CNMC, puisque l’audience de celle-ci est prévue le 15 octobre, pour autoriser de nouvelles procédures, notamment de limitation dans la hausse ou la baisse des plages de puissance des EnRi, susceptibles jusqu’alors de passer de 0% à 100% de leur capacité en 120 secondes, ainsi que leur exclusion de certains marchés d’ajustement, dont la lenteur a été identifiée parmi les causes du blackout. Sachant que ces mesures entraîneront un manque à gagner significatif pour les exploitants d’EnRi.

L’inquiétude française

En France, cette inquiétude des gestionnaires de réseau, est également palpable. Selon « L’écho du solaire », Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE aurait fait passer un message identique en titrant « Ce que RTE attend de vous, producteurs d’EnR, pour sortir de l’adolescence ! » Un article qui rapporte les termes de ses critiques, notamment : « Aujourd’hui, les producteurs d’installations de plus de 1 MW devraient nous envoyer leur courbe de programmation de production. Mais 95% des producteurs ne le font pas. » Ou encore « le 1er avril 2025 à 13 heures, on est passé en épisode de prix négatif et à ce moment-là, sur le réseau, on a perdu en quelques minutes 9 GW de production. Sur ces 9 GW combien de producteurs nous avaient transmis leur programmation selon laquelle ils allaient couper leur installation parce que les prix spot allaient devenir négatifs ? Zéro. 9 GW, c’est comme si on perdait d’un coup neuf tranches nucléaires. C’est compliqué de gérer la fréquence quand on perd en quelques minutes l’équivalent de 9 tranches nucléaires. C’est au-delà de l’incident dimensionnant en Europe ».

Par « incident dimensionnant, X Piechaczyk fait allusion à l’anticipation de l’incident maximum de perte de puissance fortuite pour lequel les réserves sont dimensionnées. En effet, pour gérer la fréquence, selon RTE dans son bilan de sûreté, « Aujourd’hui, la réserve primaire européenne (FCR pour Frequency Containment Reserve) est dimensionnée pour être en capacité de faire face à l’incident dimensionnant, défini comme la perte simultanée des 2 plus gros groupes en service (réacteurs nucléaires de 1 500 MW chacun), soit 3 GW. Ce besoin est ensuite réparti entre les différents pays composant la plaque synchrone Continental Europe. »

Annonçant des mesures qui devront impacter la filière solaire, X Piechaczyk prévient qu’ «il va se passer pas mal de choses dans votre secteur » et que « c’est la contrepartie de la fin de l’adolescence et du passage à l’âge adulte» car « l’éléphant dans la pièce, c’est le prix de l’électricité » et « l’autre éléphant dans la pièce c’est : veillons à ne pas multiplier les actifs qu’il faut amortir sur le système électrique français, car il faudra tout de même le payer un jour ».

Par « multiplier les actifs qu’il faut amortir » l’article ne dit pas si le président du directoire de RTE envisageait une analyse aussi radicale que celle du « triptyque énergétique » qui montre que notre transition nous amène à payer 3 fois pour le même kWh : 1 fois pour les EnRi, 1 fois pour les centrales en réserve des EnRi et une fois encore pour la restructuration du réseau permettant d’intégrer ces EnRi. Ce qui pose question dans le cas de la France où le parc pilotable n’avait aucun besoin de ces EnRi pour être déjà décarboné.

Le mur des réalités

Les mesures se succèdent désormais pour limiter les productions d’EnRi, en France comme en Allemagne où la loi « Solarspitzengesetz » a mis un terme aux subventions de l’énergie solaire lors des périodes de prix négatifs.

Le propos du présent article n’est pas d’affirmer que ce bridage de leur production, ainsi que diverses améliorations technologiques permettant de restructurer le système, ne seront pas susceptibles de compenser les problèmes posés par l’intermittence de production des EnRi. Mais à l’heure où le coût de cette politique se chiffre désormais en milliers de milliards d’euros, notamment jusqu’à 5 400 Md€ en 25 ans pour l’Energiewende, selon la méta analyse de la chambre de commerce et de l’industrie allemande, son objet est de montrer que malgré les sommes exponentielles investies dans les réseaux, le risque de blackout semble croître plus vite que les aménagements financés pour l’éviter.

En tout état de cause le spectre de l’apprenti sorcier du renouvelable, véhiculé par le blackout ibérique, a mis un terme à l’insouciance de sa gabegie financière.

 


Publié par Le Mont Champot à 04:11 Aucun commentaire:
Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur XPartager sur FacebookPartager sur Pinterest
Libellés : Politique énergétique

jeudi 16 octobre 2025

Les énergies renouvelables sur « courant alternatif »

 

Transition énergétique Publié pour Atlantico le 6 août 2025
 
https://atlantico.fr/article/decryptage/cout-energie-quand-cour-des-comptes-se-trompe-toute-la-ligne-energies-renouvelables-courant-alternatif-Jean-Pierre-Riou 

Coût de l’énergie : quand la Cour des Comptes se trompe sur toute la ligne… les énergies renouvelables sur « courant alternatif »

Alors que les énergies renouvelables sont souvent présentées comme un atout économique et écologique pour l’avenir, un regard croisé entre les prévisions de la Cour des comptes en 2018 et les chiffres plus récents de la CRE pour 2026 révèle de profondes divergences d’analyse.

avec Jean-Pierre Riou

Coût de l’énergie : quand la Cour des Comptes se trompe sur toute la ligne… les énergies renouvelables sur « courant alternatif »

avecJean-Pierre Riou

Atlantico : Vous avez fait un parallèle entre le rapport de la Cour des comptes 2018 et les prévisions de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour 2026, pouvez-vous nous en préciser le sens ?

Jean-Pierre Riou : Le coût des énergies renouvelables pour le consommateur/contribuable est au centre de la controverse sur l’énergie, particulièrement en ce qui concerne la place de l’éolien et du photovoltaïque dans l’équilibre du système électrique. Et la réponse à votre question demande un rappel historique.

Lors de son audition devant le Sénat de juin 2007 le vice-président du syndicat des énergies renouvelables prévoyait qu’après être une charge pour les consommateurs jusqu’à 2015,  « la contribution devient négative. Les producteurs éoliens génèrent alors une rente pour la collectivité. »

En réalité, 10 ans plus tard, c’est une tout autre prévision que publie la Cour des comptes dans son rapport de mars 2018, en chiffrant à 121 milliards d’euros le seul surcoût du soutient aux tarifs d’achat des énergies renouvelables conclus jusqu’en 2017, jusqu’à leur échéance, la plus tardive intervenant en 2046, ainsi que l’illustre le graphique de la page 46 du rapport reproduite ci-dessous.

article media

Pourtant, la Cour des comptes n’avait pas prévu l’exception de 2022-2023 où la France a connu pour la première fois de son histoire un solde importateur net d’électricité, au lieu du rang de plus gros exportateur MONDIAL d’électricité qu’elle assure pratiquement chaque année depuis 1990. Cette exception est liée au concours de circonstances d’un problème générique de corrosion sous contrainte qui a affecté son parc nucléaire dans un contexte d’arrêts de longue durée liés au grand chantier 2014-2025 du « grand carénage » destiné à remettre à neuf et aux normes les plus exigeantes post Fukushima l’ensemble du parc nucléaire français. Auxquels s’est greffée l’irresponsable fermeture des 2 réacteurs de Fessenheim , pourtant en parfait état pour de seules raisons politiciennes.

Le risque de pénurie qui en avait découlé avait alors affolé les marchés. Dans son rapport sur les prix à terme pour l’année 2023, la CRE considérait que « Les prix à terme de l’électricité pour l’hiver 2022-2023 pour livraison en France sont extrêmement élevés et ne correspondent plus à une anticipation moyenne des prix spot telle que modélisée historiquement. Ils reflètent soit des anticipations de forte pénurie, soit une prime de risque élevée sur le marché de l’électricité français, et vraisemblablement la conjonction des deux. »

C’est ainsi que les prix spot du MWh français ont atteint des niveaux inédits, atteignant le plafond de 3000/MWh le 4 avril 2022 et justifiant le soutien du gouvernement par un bouclier tarifaire.

La charge des EnR pour le service public de l’énergie étant calculée en lui déduisant le coût évité par leur production sur la base des prix du marché, on comprendra aisément que lors de l’exception historique de 2022-2023, ces EnR auront contribué positivement au budget de l’État. Je n’insisterai pas sur le déferlement de commentaires triomphants cherchant à accréditer l’idée de l’incompétence de la Cour des comptes qui n’avait pas compris qu’éolien et photovoltaïque allaient rapidement devenir une aubaine pour les finances publiques.

C’est la raison pour laquelle j’ai mis en parallèle l’historique et les prévisions des charges publiés la CRE, et reproduits ci-dessous

article media

Cette illustration confirme que la contribution positive des EnR (ou charges négatives) est bien une parenthèse et non un statut pérenne.


Le graphique ci-dessous de l’institut Fraunhofer montre, si besoin en était, que le cours spot du MWh français a bien connu une exception particulièrement marquée en 2022, ce cours étant déduit de la charge liée aux tarifs d’achat de chaque MWh produit par les EnR.

article media

Vous évoquez aussi les contrats conclus après 2017. Quelle est leur particularité ?

Les tarifs (d’obligation) d’achat sont fixés pour chaque filière et l’indexation de leur évolution est inscrite dans la loi. Mais après 2017, ils ont été remplacés par des appels d’offre débouchant sur des compléments de rémunération (sauf notamment pour l’éolien en mer qui est resté en obligation d’achat). Le producteur vend alors lui-même sa production sur le marché et le contrat lui garantit le complément de rémunération permettant d’assurer la garantie du prix convenu. La Cour des comptes ne pouvait pas intégrer ces appels d’offre qui n’étaient pas encore attribués en 2018. C’est la raison de la décroissance de son graphique après 2023 avec l’extinction progressive des anciens contrats. Tandis que celui de la CRE comptabilise les tarifs obligatoires d’achat et les compléments de rémunération. Son illustration semble montrer qu’au contraire, le pire est à venir.

Pourquoi l’intermittence de l’éolien ou du photovoltaïque vous semble-t-elle si décriée ?

On ne sait toujours pas stocker l’électricité pour un coût acceptable par la collectivité à une échelle suffisante pour se permettre la moindre réduction du parc pilotable en raison des épisodes prolongés sans vent ni soleil. C’est ainsi que depuis 2000 la production de l’UE, qui n’a augmenté que de 6,23%, s’est accompagnée d’une augmentation de son parc pilotable de 6,43% malgré le développement exponentiel de ses EnR de + de 3000%, ainsi que le montrent les chiffres d’Eurostat.


Cette politique et l’obligation d’entretenir un doublon pilotable est défendable pour des pays au mix électrique fortement carboné comme l’Allemagne auquel les EnR permettent de réduire le facteur de charge des centrales à charbon. Mais l’intérêt de financer un doublon intermittent pour un pays comme la France dont le mix est déjà décarboné est bien difficile à cautionner. L’effet des EnR est de forcer les centrales nucléaires à moduler de plus en plus à la baisse chaque fois que le soleil ou le vent sont généreux. 

Non seulement elles remplacent alors un moyen de production moins carboné qu’elles mêmes, avec 3,6 gCO2/MWh pour le nucléaire pour 3 fois plus pour l’éolien et 10 fois plus pour le PV, mais il s’avère que ces modulations forcées fatiguent prématurément des composants des réacteurs, ainsi que l’a très bien montré l’ancien haut-commissaire à l’énergie atomique Yves Bréchet.

C’est la raison pour laquelle le rôle de la France me semble être d’assurer la stabilité du réseau européen et non de le fragiliser davantage, car son gestionnaire, Entsoe a alerté à plusieurs reprises des risques que lui faisaient courir de fortes proportions de ces énergies renouvelables intermittentes.

 

Publié par Le Mont Champot à 09:45 Aucun commentaire:
Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur XPartager sur FacebookPartager sur Pinterest
Libellés : Politique énergétique

samedi 4 octobre 2025

Energiewende et Solarspitzengesetz

 

Energiewende et Solarspitzengesetz : pile je gagne, face tu perds 

Publié dans https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/energiewende-et-solarspitzengesetz-pile-je-gagne-face-tu-perds/ 

De Jean-Pierre Riou - 12.09.2025
Energiewende et Solarspitzengesetz : pile je gagne, face tu perds

Saviez-vous que l’on subventionne les éoliennes et les panneaux photovoltaïques afin qu’ils produisent moins ? Heureusement nos voisins viennent de créer un loi … mais la solution sera-t-elle vraiment moins couteuse ? Jean-Pierre Riou a soulevé le capot du moteur de cette usine à gaz. Ce qu’il a découvert ne manquera pas de vous étonner.

Où il apparaît que la loi peut permettre de cesser de payer pour une électricité dont on ne sait plus que faire

Périodes avec et sans

Les productions d’électricité intermittente entraînent schématiquement 2 situations critiques majeures lorsqu’elles dépendent du vent ou du soleil :

  • Les périodes où il y en a
  • Les périodes où il n’y en a pas

La succession des 2 dans une même journée en cumule d’ailleurs les effets néfastes en les exacerbant, sous le nom de Hitzeflaute [1] Outre-Rhin.

On connaît en effet le problème lié à leur absence de production qui explique qu’alors que sa consommation d’électricité est restée identique (+ 6,24%), l’Europe n’a toujours pas pu se passer du moindre MW pilotable (en violet ci-dessous) depuis l’an 2000 (+ 6,43%), ainsi 

que le montre l’illustration des chiffres Eurostat [2].

Casse tête des prix négatifs

Mais on connaît moins les conséquences du véritable casse tête provoqué par les records de production d’EnR déconnectés des besoins qu’illustre le phénomène des prix négatifs. Ceux-ci ne se contentent pas de cannibaliser l’ensemble du marché du MWh, mais impliquent une explosion des subventions destinées à interrompre la production excédentaire. Cette explosion étant bien évidemment corrélée à l’augmentation de la puissance installée.

Dans son analyse du phénomène [3], la CRE constate l’envolée du nombre d’heures concernées, entre 2023 et le seul 1er semestre 2024 et précise l’écroulement du marché en y ajoutant les heures où le MWh est à prix nul ainsi que celles à moins de 0,1 €/MWh.

Pour comparaison, le 1er semestre 2025 compte déjà 362 heures uniquement négatives [4].

C’est la raison pour laquelle l’article 175 de la loi de finance 2025 [5] prévoit que les acheteurs obligés des EnR (principalement EDF OA) « peuvent demander au producteur l’arrêt ou la limitation de la production de tout ou partie des installations de production lorsque cet arrêt ou cette limitation permet de réduire les surcoûts ». Les importantes compensations financières [6] aux producteurs concernés par cet arrêt de leur production faisant partie de ces surcoûts.

Les 2 conséquences des prix négatifs

L’écroulement induit du marché, directement lié aux records éoliens et surtout solaires, est la cause de l’alerte de l’Entsoe [7] qui s’inquiète de la perte de rentabilité des centrales conventionnelles dont on ne peut pourtant se passer. Ce qui détourne les investisseurs des infrastructures nécessaires à la sécurité, notamment les 71 nouvelles centrales à gaz [8] indispensables à l’Allemagne qui a décidé de les construire lors des 10 prochaines années.

Mais par delà la nécessité induite de subventionner désormais tout moyen de production pilotable, nucléaire compris, l’État perd actuellement le contrôle du volume d’argent public destiné à soutenir les EnR pour qu’elles ne produisent rien en raison de l’explosion prévue de leurs capacités, notamment avec les 8 à 10 GW d’éolien en mer prévus par la PPE3 [9] pour les seuls appels d’offre 2026, à comparer aux 1,4 GW en fonctionnement aujourd’hui [10].

Une solution venue d’Outre-Rhin

 

Lire la suite dans https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/energiewende-et-solarspitzengesetz-pile-je-gagne-face-tu-perds/ 

Publié par Le Mont Champot à 23:59 Aucun commentaire:
Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur XPartager sur FacebookPartager sur Pinterest
Libellés : Économie, marché de l'électricité, Politique énergétique
Articles plus récents Articles plus anciens Accueil
Inscription à : Commentaires (Atom)

Suivre les mises à jour par email

Entrez votre adresse email:

Libellés

  • Accidents (2)
  • acoustique (8)
  • Aménagement du territoire (5)
  • Analyses institutionnelles (4)
  • Avifaune (3)
  • Boite à outil (2)
  • Brèves (16)
  • Charbon (5)
  • Climat (24)
  • CO2 (24)
  • communiqué (5)
  • Débat PPE (16)
  • démantèlement (3)
  • Désintox (15)
  • droit (2)
  • Économie (14)
  • Étranger (8)
  • Généralités (8)
  • Géopolitique (11)
  • Health (1)
  • Inégalités territoriales (1)
  • Lettres ouvertes (9)
  • marché de l'électricité (13)
  • Notre petit patrimoine (3)
  • Nouvelles technologies (6)
  • Nucléaire (35)
  • Politique énergétique (201)
  • Rapports sanitaires (14)
  • Santé (53)
  • Témoignage santé (5)
  • Tourisme (3)

Translate

Archives du blog

  • ▼  2025 (27)
    • ▼  octobre (3)
      • EnR et blackout : le spectre de l’apprenti sorcier
      • Les énergies renouvelables sur « courant alternatif »
      • Energiewende et Solarspitzengesetz
    • ►  septembre (3)
    • ►  août (2)
    • ►  juillet (1)
    • ►  mai (8)
    • ►  avril (4)
    • ►  mars (3)
    • ►  février (2)
    • ►  janvier (1)
  • ►  2024 (29)
    • ►  décembre (4)
    • ►  novembre (6)
    • ►  octobre (5)
    • ►  septembre (2)
    • ►  juillet (1)
    • ►  juin (2)
    • ►  mai (2)
    • ►  avril (1)
    • ►  mars (4)
    • ►  février (1)
    • ►  janvier (1)
  • ►  2023 (16)
    • ►  novembre (2)
    • ►  octobre (3)
    • ►  septembre (1)
    • ►  août (2)
    • ►  mai (3)
    • ►  mars (3)
    • ►  janvier (2)
  • ►  2022 (14)
    • ►  décembre (3)
    • ►  novembre (3)
    • ►  octobre (1)
    • ►  septembre (1)
    • ►  août (1)
    • ►  juin (1)
    • ►  avril (1)
    • ►  janvier (3)
  • ►  2021 (23)
    • ►  décembre (6)
    • ►  novembre (4)
    • ►  octobre (5)
    • ►  février (5)
    • ►  janvier (3)
  • ►  2020 (33)
    • ►  décembre (4)
    • ►  novembre (5)
    • ►  octobre (7)
    • ►  septembre (1)
    • ►  août (2)
    • ►  juillet (6)
    • ►  juin (1)
    • ►  mai (1)
    • ►  avril (1)
    • ►  mars (1)
    • ►  février (1)
    • ►  janvier (3)
  • ►  2019 (21)
    • ►  décembre (2)
    • ►  novembre (3)
    • ►  octobre (1)
    • ►  septembre (2)
    • ►  août (1)
    • ►  juillet (1)
    • ►  juin (1)
    • ►  avril (1)
    • ►  mars (2)
    • ►  février (3)
    • ►  janvier (4)
  • ►  2018 (28)
    • ►  décembre (6)
    • ►  novembre (3)
    • ►  octobre (2)
    • ►  juillet (1)
    • ►  juin (1)
    • ►  mai (2)
    • ►  avril (3)
    • ►  mars (3)
    • ►  février (7)
  • ►  2017 (43)
    • ►  décembre (3)
    • ►  novembre (2)
    • ►  octobre (3)
    • ►  septembre (2)
    • ►  août (2)
    • ►  juillet (2)
    • ►  juin (2)
    • ►  mai (6)
    • ►  avril (4)
    • ►  mars (4)
    • ►  février (4)
    • ►  janvier (9)
  • ►  2016 (49)
    • ►  décembre (5)
    • ►  novembre (1)
    • ►  octobre (6)
    • ►  septembre (4)
    • ►  août (5)
    • ►  juillet (7)
    • ►  juin (1)
    • ►  mai (5)
    • ►  avril (2)
    • ►  mars (7)
    • ►  février (3)
    • ►  janvier (3)
  • ►  2015 (62)
    • ►  décembre (12)
    • ►  novembre (6)
    • ►  octobre (1)
    • ►  septembre (1)
    • ►  août (2)
    • ►  juillet (8)
    • ►  juin (2)
    • ►  mai (5)
    • ►  avril (8)
    • ►  mars (9)
    • ►  février (6)
    • ►  janvier (2)
  • ►  2014 (46)
    • ►  décembre (5)
    • ►  novembre (11)
    • ►  octobre (11)
    • ►  septembre (3)
    • ►  août (2)
    • ►  juillet (2)
    • ►  juin (2)
    • ►  mai (2)
    • ►  mars (1)
    • ►  février (3)
    • ►  janvier (4)
  • ►  2013 (18)
    • ►  décembre (3)
    • ►  novembre (5)
    • ►  octobre (1)
    • ►  septembre (3)
    • ►  août (6)
Thème Picture Window. Images de thèmes de cmisje. Fourni par Blogger.