jeudi 28 octobre 2021

Indépendance énergétique : des ordres de grandeur pour une voie étroite

 Indépendance énergétique : 

Des ordres de grandeur pour éclairer une voie étroite 

Jean Pierre Riou 

La question énergétique ne saurait se réduire à la production d’électricité. Pour autant, avec 45,1% de la capacité installée du seul secteur de l’électricité, notre parc nucléaire a produit en 2020 40% de la consommation française d’énergie primaire, charbon, pétrole et gaz compris. Par delà le défi climatique, l’envolée des cours et les tensions sur les matières premières premières, liées à l’explosion des besoins mondiaux, exigent qu’on prenne la pleine mesure de quelques ordres de grandeur. Si les économies de consommation d’énergies représentent assurément un objectif consensuel et pertinent, un rappel de ces grandeur semble indispensable pour éclairer les alternatives de production d’énergie qui seront bientôt débattues entre candidats à l’élection présidentielle. Car la voie est plus étroite qu’il n’y paraît.

France-Norvège : pour une idée des chiffres

France

Depuis la fin de l’exploitation du gaz de Lacq en 2013, la production gazière française est anecdotique, notamment au sein d’anciens bassins miniers de Lorraine ou du Pas de Calais et chiffrée à 0bcm par Enerdata, l’unité étant le milliard de m3.

Depuis 2006, la France ne produit plus de charbon.

Dans le cadre du plan Climat, la loi du 19 décembre 2017 a mis fin à l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures dans le sous-sol français, qui représente aujourd’hui 1% de la consommation de pétrole.

Du moins son texte limite-t-il leur prolongation à 2040, sauf, pour le bénéficiaire d’un permis, à démontrer que ce délai n’aurait pas permis «  de couvrir ses coûts de recherche et d’exploitation ».

En tout état de cause, avec à peine 1Mt en 2020, selon Enerdata,  cette production de pétrole, bien qu’insignifiante reste notre unique production d’énergie fossile.

Norvège

La Norvège est 3ème exportateur mondial de gaz derrière la Russie et l’Australie, 7ème exportateur de pétrole brut avec 79,5Mt en 2020 et 4ème exportateur mondial d’une électricité provenant à 96% de ses barrages hydrauliques. 

C’est ainsi que la Norvège a consommé 27Mtep d’une énergie produite sur son sol en 2020 et exporté 181Mtep, ou million de tonnes équivalent pétrole. (1 tep = 11,6 MWh)

L’indépendance en question

Mais contrairement à une idée largement répandue, l’absence quasi-totale de ressource énergétique sur le sol français, n’empêche pas la France d’être moins dépendante de ses importations énergétiques (seulement 46% de sa consommation énergétique est importée) que la moyenne européenne. La France en est notamment moins dépendante que l’Allemagne (61,9% d’import) qui continue pourtant à éventrer ses campagne et raser ses villages pour étendre ses mines de lignite à ciel ouvert et à recouvrir son territoire d’éoliennes et de panneaux solaires, ainsi que l’établit la comparaison des documents par pays de la Commission européenne.

Celui de la France, reproduit ci-dessous, montre la part importante du nucléaire, en violet, surmonté des renouvelables en vert et de l’incinération des déchets en orange.

Pour autant, les renouvelables électriques (éolien et photovoltaïque) représentent une part infime de cette rubrique « renouvelables », ainsi qu’il sera détaillé plus bas.


 

Cette importance du rôle accordé au nucléaire dans l’indépendance énergétique de la France demande d’assimiler 2 précisions : 

  • La compréhension des liens entre énergie primaire, qui représente l’énergie disponible,  et énergie finale, qui est l’énergie réellement consommée, 
  • La différence entre une dépendance aux importations de gaz et à celle d’uranium.

Car la commission européenne ne tient pas compte du besoin d’importer de l’uranium et chiffre ses comparaisons en énergie primaire.

Libre à chacun de compter autrement, ce dont personne ne se prive, d’ailleurs, dès lors qu’il s’agit de minimiser la dette que nous avons envers notre nucléaire.

Mais à l’heure où l’approvisionnement en énergie devient problématique, il est important de comprendre les raisons qui ont amené la Commission européenne, pourtant hostile au nucléaire, à avoir retenu ce mode de calcul.

Énergie primaire  et énergie finale

........ Lire la suite dans European Scientist 

https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/independance-energetique-des-ordres-de-grandeur-pour-eclairer-une-voie-etroite/

 

 

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