lundi 23 novembre 2015

Miracle vert au Costa Rica?



Miracle vert au Costa Rica?
ou comment faire du neuf avec du vieux 

L’évolution de la production d’électricité du Costa Rica ne manque pas d’intérêt.
EDF et Observ’ER en ont publié une analyse.

Cette analyse indique que ses nombreux barrages et sa chaîne volcanique permettent au Costa Rica une hydro-électricité qui représente à elle seule 73% de la production totale et plus de 14% pour la géothermie.
Ces 2 sources d’énergie contribuaient déjà à permettre au Costa Rica d’afficher un taux record de 98,3% d’énergies renouvelables en 2002 sans le moindre panneau photovoltaïque et avec la participation infime de quelques éoliennes.
Depuis 2002, le développement éolien, dont on sait que la production est par nature intermittente, s’est accompagné, sans surprise, d’un développement des énergies fossiles, faisant régulièrement tomber le pourcentage d’énergies renouvelables, de 98,3% en 2002 à 91.4% en 2012.
Parallèlement à ce développement d'énergies intermittentes, les fortes pluies récentes ont rempli les bassins bien au delà des anticipations, permettant d’afficher, depuis 75 jours un taux record de 100% d’énergies renouvelables.
Selon « Le Monde », cela correspond également à 98,7% de production renouvelable entre janvier et octobre. Ce qui, malgré le concours des pluies exceptionnelles ne fait pas une bien grosse différence avec les 98,3% annuels de 2002.

L'annonce du miracle costaricain, bien opportune pour certains industriels à quelques jours de la COP 21, s’accompagne d'éoliennes animées sur Twitter ou d’image de panneaux solaires flambant neuf, sur fond de promesse d’une  production entièrement renouvelable l'année prochaine.
Mais c'est pourtant essentiellement un nouveau projet hydro-électrique qui fait naître cet espoir.
Avouons qu'il est des présentations susceptibles d'entretenir certains amalgames chez des esprits déjà formatés et enclins à confondre durable et intermittent.

L’exemple du Costa Rica est d’ailleurs d’autant moins pertinent qu’on nous avoue, dans ce même article, que sa puissance électrique installée y est désormais de 2885MW pour une pointe de consommation maximum de 1632MW. Soit une puissance de 175% des besoins. Par comparaison, la France, avec un rapport de 130% entre la puissance installée et la consommation maximum est, de loin, le principal exportateur européen. (128GW pour 100GW de pic 2012)

D’où la question subsidiaire de savoir qui a financé le surcoût de la puissance intermittente, éolien/photovoltaïque dont la pertinence reste à démontrer au sein de ce parc déjà excédentaire.
S’agit il des fonds verts des pays de l’annexe B du protocole de Kyoto qui alimentent les dépenses liées aux mécanismes de développement propre (MDP) des « pays en développement », s’agit il des impôts du peuple costaricain... ou bien d’un peu des deux ?

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