Les 7 péchés renouvelables
JP Riou 20 juillet 2015
version courte par M.Gay 20 juillet 2015
Le parc de production d’électricité français, peu carbonée
et bon marché, fait figure de modèle au niveau mondial.
La fin de l’excellence de ce parc est pourtant programmée sur l’autel des deux
nouvelles divinités nommées « énergie renouvelable » et « mix
énergétique ».
Une pensée magique s’est développée pour sanctifier une
nouvelle génération d’énergies porteuses d’espoir : les énergies renouvelables.
Leur insertion forcée à grands coups de subventions dans le
réseau interconnecté est responsable de dérives bien peu écologiques et
d'augmentation d'émissions de CO2.
L’énergie propre n’existe pas. Même le modèle renouvelable
hydraulique compte à son passif des morts et l'inondation des vallées situées
en amont des barrages.
La notion de renouvelable reste abstraite. Le pillage des ressources
stratégiques de terres rares non
renouvelables pour fabriquer les éoliennes et les panneaux photovotaïques n'est
jamais comparé aux centaines d’années de réserves de combustible uranium pour les
générateurs de 4° génération qui produisent de l'électricité sans émission de
CO2. Ces derniers ne sont pourtant pas considérés comme renouvelables.
Après avoir rêvé le monde tirant son énergie de l’eau, du
soleil et du vent, les sept péchés renouvelables sont les suivants :
1°) L'obstination des apôtres du renouvelable à vouloir rendre durable ce
qui est intermittent et non stockable. Par nature, ce qui est aléatoire est
incapable de garantir la production au moment où le besoin existe. Malgré plus
de 9000 MW éoliens installés en France, le taux garanti de couverture de la
consommation par cette filière ne décolle pas de 0% : pas de vent, pas de
courant !
Même le développement éolien et photovoltaïque allemand dont
la puissance dépasse celle du parc nucléaire français est confronté à cette
réalité : les énergies intermittentes n’assureront jamais de production
garantie significative. En Allemagne, la puissance fournie tombe régulièrement
à moins d’un GW de puissance pour plus de 78 GW installés.
2°) Imaginer que l’argent public est renouvelable. Il n'entretiendra pas
indéfiniment l’actuelle fuite en avant qui espère rendre durable ce qui est
intermittent.
Le mythique foisonnement des vents se heurte à cette
implacable réalité : en période anticyclonique, c’est sur toute l’Europe qu’il
n’y a pas de vent.
3°) Refuser de comprendre qu’une production intermittente n'aura
jamais la même valeur qu’une production pilotable. La production éolienne
varie dans un facteur de un à cent, indépendamment des besoins. Les panneaux
photovoltaïques ne produisent rien la nuit et leur production n'est pas
stockable à l'échelle d'un grand pays comme la France.
4°) S’être coupé de la communauté scientifique et des analystes
institutionnels au nom d’une opinion publique qui aura préalablement été
victime d’une campagne médiatique de désinformation sans précédent. Les enjeux
et les moyens ont été présentés de façon biaisée et partiale, allant jusqu’à
brandir le spectre de la fin du monde et obtenir l’intervention de
l’église !
Les 4
Académies scientifiques franco allemandes tirent la sonnette d’alarme
à l’encontre des risques liés au développement de l’intermittence et viennent
de rappeler que « Des experts devraient pouvoir fournir à tous les acteurs
principaux, y compris bien sûr les politiques et les gouvernants, des
informations fiables, offrant ainsi une base pour l'élaboration des
politiques publiques ».
La Cour
des Comptes a constaté qu’ « alors
qu’il engage la collectivité sur des sujets financièrement très lourds, l’État
s’est insuffisamment organisé pour disposer des données de
base indispensables à la conduite de la politique en faveur des
énergies renouvelables. En effet, l’État ne dispose que d’informations
lacunaires et dispersées sur les coûts de production ». (p63).
Concernant l’emploi : " Les acteurs publics concernés, notamment l’INSEE, le
CGDD90, l’ADEME, participent à l’élaboration des statistiques mais sans même
partager une définition unique des emplois à décompter". (p 64)
Les incantations à la « croissance verte » continuent
alors que les emplois
verts tuent l’emploi et que France
stratégie conclut à l’inefficacité des énergies renouvelables dans la
lutte contre le réchauffement climatique.
5°) Refus de mesurer les effets sanitaires néfastes de
l’exposition permanente des riverains aux vibrations, infrasons et basses
fréquences émis par les éoliennes.
Le Sénat australien vient de prendre acte de l’évidence
de ces effets sanitaires et des fausses conclusions prétendant le
contraire. En Europe, au lieu de demander à la filière de prouver l’innocuité
de ses machines, c’est aux milliers de victimes de fournir la preuve clinique
de l’origine de leurs symptômes. Preuves que commence enfin à reconnaitre
la jurisprudence.
6°) L’inversion
de la démarche qui
a d’abord développé un outil et qui, ensuite, se demande à quoi il pourrait
bien servir et comment l'imposer. Des ruptures technologiques sont encore
nécessaires pour envisager l’indispensable stockage. La multiplication des
lignes haute tension et les « compteurs intelligents »
chargés d’empêcher de consommer lorsqu’il n’y a pas de courant, sont des effets
collatéraux de l’intermittence qui portent déjà une lourde responsabilité dans
l’envolée du prix de l’électricité depuis 2007.
7°) L’ultime
péché est le détournement des fonds publics qui auraient dû être affectés à la recherche
d’alternatives pérennes et à la sécurisation du parc de production existant.
Le soutien public aux énergies renouvelables dissuade tout
investissement ou innovation dans le secteur de l’électricité, en raison de
l’absence de visibilité sur le marché de l’électricité provoquée par la priorité
donnée à leur production aléatoire.
Conclusion
Cette politique énergétique aurait voulu pérenniser les
énergies fossiles, nécessaires pour combler l’intermittence, en dissuadant
l’innovation, qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. Pour continuer la
fuite en avant des énergies renouvelables, les sept péchés de la pensée magique s’appuient
désormais de surcroît sur l’épargne des Français et sur le financement des
collectivités. Ces financements ont la particularité d'être opaques, grâce à une
volonté de dispense
des agences de notation, ou de contrôle de l’autorité
des marchés financiers.
On connaît pourtant déjà les énergies de demain, qui ne sont
pas intermittentes. Elles promettent des siècles et même des millénaires d’une
électricité sûre, pilotable et non émettrice de CO2. Ceux qui investissent
avec leur argent propre comme Bill Gates ne s’y trompent pas : ils
misent sur le nucléaire de quatrième génération…
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