dimanche 17 janvier 2021

Le véritable coût de la production d'électricité

 

Le véritable coût de la production d’électricité

Jean Pierre Riou

Une première mondiale par l’AIE

Conjointement avec la Nuclear Energy Agency (NEA), l ’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) vient de publier la neuvième d’une série d’études sur le coût de production d’électricité, dont le tableau récapitulatif est reproduit ci-dessous.

Pour la première fois, cette étude contient des informations sur les coûts des technologies de stockage, des piles à combustible et l'exploitation à long terme des centrales nucléaires.

Pour la première fois également, elle est accompagnée d'un calculateur en ligne [1] du coût actualisé du courant produit (LCOE). Ce calculateur permet de télécharger facilement tous les tableaux de données du rapport et permet à l'utilisateur d'examiner l'impact de la modification de certaines variables, telles que le taux d'actualisation, les prix du combustible ou le coût du carbone.

Cette étude [2] comporte également les données détaillées sur les coûts de constructions de 243 centrales électriques de technologies différentes devant être mises en service à horizon 2025 dans 24 pays, à la fois de l'OCDE et non-OCDE, établis selon les contributions des gouvernements participants et traités selon une méthodologie commune afin de fournir des résultats transparents et comparables. L’impact du taux de charge des installations y est détaillé.

 

C’est à la fois le traitement homogène d’une telle quantité de données et le caractère interactif de leurs réponses grâce à la possibilité de modifier les paramètres d’entrée du simulateur en ligne qui a suscité le titre de « première mondiale », puisque l’AIE est une référence mondiale et que ces éléments constituent une première.

Car cette étude est de nature à fournir un éclairage précieux au débat public et aux arbitrages gouvernementaux auxquels il aura récemment fait défaut.

 

Un regard sévère sur le débat public français

L’AIE consacre tout un chapitre sur le débat public qui s’est déroulé en France de mars à juin 2018 au sujet de la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

L’Agence relève l’aspect essentiellement politique du débat nucléaire/renouvelable autour duquel s’est cristallisée une question dont le cadre n’a pas intégré la dimension européenne du système électrique.

Elle y déplore l’absence d’analyses économiques détaillées notamment l’absence de prise en compte d’études existantes pour modéliser avec précision les scénarios soumis au débat, interdisant au public d’appréhender les avantages et inconvénients des différentes options proposées.

Elle relève le fait que même s’il est largement admis que le LCOE des énergies renouvelables est inférieur à celui du nucléaire de nouvelle génération, cela n'apporte aucune indication sur la meilleure solution du point de vue économique, car leur caractère non pilotable entraîne un besoin croissant de flexibilités ou de renforcement du réseau qui ont un coût.

Pour l’AIE, en se focalisant sur le secteur de l’électricité, qui est déjà décarboné à 93%, le débat public français n’a pas permis d’éclairer la problématique des émissions de CO2.

Il est d’autant plus regrettable que la programmation française de l’énergie ait ainsi perdu de vue ce qui était présenté comme au cœur de ses préoccupations, que la justice s’apprête aujourd’hui à condamner l’État pour inaction climatique [3].

 

La prolongation des réacteurs, production la plus économique 

Lire la suite dans Le Monde de l'Energie .......

https://www.lemondedelenergie.com/cout-production-electricite-tribune/2021/01/19/

1 commentaire:

  1. Cet article me donne la décourageante impression que nous nous épuisons vainement à faire admettre les vérités les plus évidentes. Nous sommes devant un mur aveugle d'incompréhension volontaire. Tout est bon pour imposer une sorte de suicide collectif, obligatoire de nos sociétés. On est face à une sorte de philosophie d'Etat de l'Absurde, une volonté diabolique de casser l'élan vital qui doit soutenir les sociétés farouchement décidées à survivre et à avancer envers et contre tout. On laboure la mer.
    La situation me rappelle avec force un vieux roman d'anticipation que j'ai lu à l'âge de 14 ans, qui m'avait beaucoup impressionné. Des humains du 20ième siècle avaient trouvé moyen de se projeter dans le lointain avenir de l'humanité. Ils avaient alors trouvé une humanité entièrement robotisée où tous les humains avaient un aspect de beaux athlètes,tous habillés pareil, munis de cervelles de moineau, entièrement conditionnés. Ils consentaient aveuglément aux ordres émanant d'une élite invisible qui commandait tout. La Terre était une seule ville magnifique, d'où toute vie végétale et animale avait disparu,sans mers, sans montagnes,sans rivières ni glaciers, au bénéfice de la Grande Cité où tous les besoins matériels étaient automatiquement satisfaits et où tous les désirs gustatifs et sexuels étaient automatiquement assouvis à satiété, avec plaisir mais sans joie,mécaniquement,juste pour l'hygiène.Il n'y avait ni plaisir ni douleur.
    Les hommes et les femmes étaient très beaux,jamais malades et tous d'une gentillesse incroyable mais niais à souhait.

    Une grosse déception surprit les voyageurs dans le temps : ayant envoyé d'un doigt une pichenette sur le transhumain cicerone de nos voyageurs, nommé ALPAR,il roula à terre, terrassé par la pichenette ! les transhumains n'avaient tout simplement plus besoin de muscles dans cette existence purement organique et uniforme !

    Les voyageurs furent accusés par cette société de contrarier le Grand Projet. Les chefs invisibles les firent emprisonner pour avoir molesté ALPAR. Au fur et à mesure de l'instruction de leur procès, les voyageurs apprirent peu à peu les détails du Grand Projet. Après bien des tribulations, ils en découvrirent le pot aux roses : la société de transhumains où tout désir était assouvi, facile, où il n'y avait plus rien à découvrir ni à désirer, où la curiosité avait été tuée, le cerveau avait rétréci au strict nécessaire pour accomplir tous les actes de cette vie terne sans but, jouir sur commande et finir par mourir proprement et béats. Ils finirent par apprendre le Grand Secret. Il s'agissait de procéder à la disparition finale de toute cette civilisation décérébrée, qui aurait tout pulvérisé et transformé en lumière la totalité de cette Terre et de cette société qui n'avait plus aucun but, dans une gigantesque explosion thermonucléaire visible dans notre petit coin de galaxie sous forme d'une supernova.

    La roman se terminait par un retour précipité de nos voyageurs à notre époque du vingtième siècle, où ils se sentirent ressusciter et soulagés rien qu'à voir des animaux fantasques, des humains souriants, des artisans en train de bâtir de jolies maisons et des mamans bien vivantes promener de beaux enfants en bonne santé. Le livre était très bien écrit,je le raconte de mémoire, maladroitement. Quand j'arrivai à la fin, moi aussi je fus soulagé,j'avais le sentiment de sortir d'un tombeau, ce qui était sans doute le but de l'auteur.

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