« L’interprétation
correcte des
évidences épidémiologiques concernant les effets sur la santé des
éoliennes industrielles sur les personnes résidant à proximité. »
Avertissement:
Le présent article n'a pas la prétention de démontrer quoi que ce soit, il se contente de faire référence à une sommité du domaine de l'épidémiologie et de l'éthique des politiques publiques afin d'amener le lecteur de bonne foi à se pencher sur les innombrables publications portant sur l'impact sanitaire des éoliennes industrielles et ne pas se contenter des "morceaux choisis" par les syndicats professionnels, ou même de leurs propres études.
Il vise à sensibiliser sur le rôle des campagnes de dénigrement et pressions diverses dont le sobriquet de "Nimby" (Not in my backyard ou pas dans mon jardin) attribué aux riverains qui osent se plaindre.
Cet article donne également toute sa portée à l'analyse faite par le rapport parlementaire de mars 2010 sur l'étude de référence sur le sujet menée par l'AFSSET, qui déplore que cette étude n'ait "pas été en mesure de se forger une opinion basée sur une analyse scientifique indépendante" et constate qu'en "interrogeant principalement une instance professionnelle et un établissement public chargé de promouvoir les énergies renouvelables, l'AFSSET a naturellement choisi la solution la moins contraignante".
Les publications scientifiques étant en anglais, il peut être utile d'attirer l'attention sur le rapport des médecins de famille canadiens, dont la version française figure sur leur site et de signaler la révision récente des critères de diagnostic du syndrome éolien publiée par la Royal Society of Medicine et dont la traduction figure sur ce blog. En tout état de cause, les attendu du TGI de Montpellier du 17/09/2013 doivent être envisagés avec un état d'esprit honnête.
La littérature médicale comporte un nombre considérable de publications rapportant les troubles sanitaires liés à la proximité d'éoliennes en fonctionnement. L'excellent site de l'association National Wind Watch donne accès à 380 d'entre elles. Ces publications ne semblent d'ailleurs même pas contestées, mais simplement ignorées, notamment dans les arguments publicitaires prétendant qu'à ce jour, aucun effet sanitaire n'aurait jamais été rapporté. Chaque nouveau rapport étudiant un nombre important de personnes qui déclarent leurs troubles de santé est repris de façon à nier le problème, de façon bien peu scientifique.
Seul un spécialiste du domaine de l'épidémiologie maitrisant le cadre des politiques publiques semble en mesure de rendre un avis autorisé et d'en tirer les bonnes conclusions.
Le cas échéant, seul un avis contradictoire émanant d'une autorité de compétence scientifique équivalente saurait utilement enrichir le débat.
Toute autre démarche est suspecte.
Carl V Phillips est titulaire d'un doctorat en politique publique de l'Université d'Harvard.
Il a enseigné à l'Université d'Harvard, l'Université du Minnesotta, l'Université du Texas et l'Université de l'Alberta.
Consultant sur les politiques économiques et sanitaires, ses travaux sur les méthodes épidémiologiques ont été récompensés par de nombreux prix, dont le "Kenneth Rothman Epidemiologic Price" en 2004. Il est rédacteur en chef de la revue "Epidemiologic Perspectives and innovations".
Carl V Phillips est l'auteur du rapport « L’interprétation
correcte des
évidences épidémiologiques concernant les effets sur la santé des
éoliennes industrielles sur les personnes résidant à proximité. »
Ce rapport a été publié le 18 juillet 2011 dans la revue scientifique http://bst.sagepub.com/content/31/4/303
Il est téléchargeable sur le site: http://www.wind-watch.org/documents/properly-interpreting-the-epidemiologic-evidence-about-the-health-effects-of-industrial-wind-turbines-on-nearby-residents/
Dans ce rapport, l'auteur estime que la compilation de toutes les sources mentionnant ce problème sanitaire représente une somme à cinq chiffres.
Comme dans le cas des méfaits du tabac dans lequel il a activement travaillé, C V Phillips dénonce le rôle de la filière professionnelle et des gouvernements dans la désinformation de la population.
Ses conclusions, ci dessous, sont sans appel et ne sauraient être igorées.
Nous proposons l'essai de traduction des principaux chapitres, d'autres pourront suivre.
« L’interprétation
correcte des
évidences épidémiologiques concernant les effets sur la santé des
éoliennes industrielles sur les personnes résidant à proximité. »
Carl V. Phillips
Morceaux
choisis, seul le texte original en anglais faisant foi
Résumé
Il y a des preuves
accablantes que les éoliennes causent
de graves problèmes de santé chez les riverains, dans une proportion non négligeable et dont
l’origine est généralement liée au stress.
La preuve de cette évidence réside dans des milliers de rapports. Il y a également quelques compilations systématiques. Les rapports ont établi la gravité des problèmes et leur causalité. En raison de l’abondance de cette littérature, il est facile d'observer l'exposition et son incidence sur les résultats.
Les partisans des éoliennes ont cherché à nier ces problèmes en compilant les dénégations de ce problème, y compris en affirmant que ces preuves ne comptabilisent pas des symptômes de réelles maladies mais de « victimes » de leur propre faute et que l’on ne sait pas démontrer le mécanisme acoustique entrainant les symptômes et que ceux-ci n’existent donc pas.
La preuve de cette évidence réside dans des milliers de rapports. Il y a également quelques compilations systématiques. Les rapports ont établi la gravité des problèmes et leur causalité. En raison de l’abondance de cette littérature, il est facile d'observer l'exposition et son incidence sur les résultats.
Les partisans des éoliennes ont cherché à nier ces problèmes en compilant les dénégations de ce problème, y compris en affirmant que ces preuves ne comptabilisent pas des symptômes de réelles maladies mais de « victimes » de leur propre faute et que l’on ne sait pas démontrer le mécanisme acoustique entrainant les symptômes et que ceux-ci n’existent donc pas.
Ces affirmations sembleraient avoir influencé de
nombreux observateurs non-experts, faute d’avoir été facilement démystifié.
En outre, bien que le
défaut de modèles pour expliquer
les problèmes observés ne constitue pas la négation de ces problèmes, cela implique que nous ne savons pas ce qui pourrait en atténuer les effets, à part des kilomètres d’éloignement.
Aucune analyse politique ne justifie
d’en imposer l’impact sur les riverains.
Les tentatives de négation de
ces preuves ne peuvent être considérées
comme un désaccord scientifique honnête
mais représentent soit une incompétence
grossière soit une partialité intentionnelle.
Données
principales
Eoliennes, la santé environnementale, épistémologie scientifique, épidémiologie, études de cas-croisés, symptômes.
Eoliennes, la santé environnementale, épistémologie scientifique, épidémiologie, études de cas-croisés, symptômes.
Introduction
Il y a des preuves
accablantes que les éoliennes industrielles (étudiées
ici) causent des graves
problèmes de santé sur une fraction non négligeable de résidents vivant à proximité.
problèmes de santé sur une fraction non négligeable de résidents vivant à proximité.
Ces turbines
produisent du bruit dans les plages sonores et inaudibles, ainsi
que des flashs lumineux et de nombreuses personnes
vivant à proximité ont présenté toute
une série d'effets sur la santé
qui semblent être les manifestations d'une
réaction à un stress chronique ou
quelque chose de similaire.
Cependant, de nombreux commentateurs (dominés par ceux qui tirent profit de
subventions des gouvernements nationaux
pour la construction d'éoliennes, en particulier les sociétés d'énergie et les gouvernements locaux)
ont affirmé à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucune preuve du risque.
Cela semble convaincre
ceux qui ne connaissent pas le problème et sont convaincus que les éoliennes
sont une source d’énergie « écologique » (croyance
qui fait débat) et sont persuadés que tout ce qui est « vert » est
sans danger pour les personnes. Alors qu'il est typique
pour les industries et leurs partisans
de minimiser les risques et soutenir que les avantages justifient ce risque.
Dans le cas présent, la négation catégorique de la preuve aussi bien par les promoteurs que
par le gouvernement n’est pas sans rappeler des dénégations telles que "rien
ne prouve que le tabagisme cause le
cancer» ou "L'Irak possède
des armes de destruction massive."
Cependant, contrairement
à la plupart des dénégations de l'industrie ou aux casus belli,
où des penseurs critiques savent exercer un certain scepticisme avant d'accepter les affirmations, le déni de l'évidence pour les éoliennes
semble avoir entrainé la plus grande crédulité parmi ceux dont on se serait attendu à plus de
sens critique.
Cela, peut être parce
que la preuve épidémiologique est difficile et que les efforts
pour nier le problème ont pu donner l’illusion de la
science.
En réponse à cette pseudo
science, l'objectif de cet
article est de permettre aux observateurs
intéressés de comprendre la nature et la qualité des preuves épidémiologiques et la faiblesse des arguments généralement utilisés pour tenter
de les nier.
Il est soutenu dans cette étude qu’il y a suffisamment de preuves que les éoliennes provoquent une multitude de problèmes de santé, et que les tentatives de les nier résultent d’une volonté contraire à aux méthodes scientifiques appropriée. En outre, il n’existe aucune justification pour prétendre que les règlements et recommandations actuelles sont suffisants pour éviter un risque important, et ceux qui prétendent le contraire le font sans aucun fondement.
Il est soutenu dans cette étude qu’il y a suffisamment de preuves que les éoliennes provoquent une multitude de problèmes de santé, et que les tentatives de les nier résultent d’une volonté contraire à aux méthodes scientifiques appropriée. En outre, il n’existe aucune justification pour prétendre que les règlements et recommandations actuelles sont suffisants pour éviter un risque important, et ceux qui prétendent le contraire le font sans aucun fondement.
En effet, de façon
dérisoire, ce qui est souvent
présentée comme preuve qu'il n'y a pas de risques n’établit rien de tel, mais
ne fait qu’affirmer que la plupart des
préconisations d’une réglementation suffisante ne peuvent être scientifiquement justifiées.
De plus, l’équilibre d’une nécessaire analyse éthique semble n’avoir jamais été effectué. Compte tenu de ces observations et considérant l'éthique de la politique publique, il est difficile de voir comment la plupart des nouvelles implantations d’éoliennes peut être autorisée.
De plus, l’équilibre d’une nécessaire analyse éthique semble n’avoir jamais été effectué. Compte tenu de ces observations et considérant l'éthique de la politique publique, il est difficile de voir comment la plupart des nouvelles implantations d’éoliennes peut être autorisée.
Rapide tour d’horizon des
évidences épidémiologiques
Pour ceux qui ne connaissent pas le terme, l'épidémiologie se réfère à l'étude des données sanitaires et expositions des populations afin de procéder à des évaluations sur la santé.
La caractéristique
essentielle est l'étude des
résultats réels de la santé chez les
personnes réelles, par opposition
à d'autres sciences (comme la toxicologie ou, le plus pertinent en l'espèce,
l'acoustique), qui pourrait aider à prédire
les résultats de santé, mais peut
aussi se tromper. Ces autres
sciences suggèrent parfois de possibles
effets que l'épidémiologie établit comme ne se produisant pas à un
degré mesurable et d'autres fois, ces
sciences ne parviennent pas à prédire
leur réalité.
L'épidémiologie est une
science quantitative, bien que la quantification ou « estimation
de l'effet» qui est le critère le plus
pratique pour la plupart des recherches épidémiologiques ne soit pas toujours possible,
comme dans le cas présent.
La plupart, mais pas
toutes, les recherches épidémiologiques visent à
vérifier qu’une exposition particulière (exposition éventuelle vécue par les personnes) provoque une évolution de la maladie.
Alors que l'épidémiologie dépend souvent des observations, parfois des expériences peuvent être effectuées; les essais cliniques sont les plus familiers, mais un autre type d'expérience a été fait dans le cas des éoliennes.
Beaucoup de différents types de preuves contribuent à la connaissance épidémiologique.
Alors que l'épidémiologie dépend souvent des observations, parfois des expériences peuvent être effectuées; les essais cliniques sont les plus familiers, mais un autre type d'expérience a été fait dans le cas des éoliennes.
Beaucoup de différents types de preuves contribuent à la connaissance épidémiologique.
Bien que la majorité des
études épidémiologiques utilisent seulement trois ou quatre types d'étude,
il en existe de nombreux autres et d’autres sources d'information.
Comme toute science, en s’engageant dans une direction pour répondre à une question particulière, on utilise les informations disponibles et la collecte de plus amples informations, et souvent ces informations et leur conception d’étude diffèrent des types d'études les plus courants.
Comme toute science, en s’engageant dans une direction pour répondre à une question particulière, on utilise les informations disponibles et la collecte de plus amples informations, et souvent ces informations et leur conception d’étude diffèrent des types d'études les plus courants.
Dans le cas présent
certaines informations sont disponibles à
partir d’étude de type courant, mais la grande majorité provient d'autres sources,
en particulier de rapports de troubles (un type particulier de ce qui est connu
sous le nom d'études de cas, parfois
dénigrées en tant qu’"anecdotes"
ces rapports généralement
de l'apparition rapide d'une maladie qui apparaît être liée à une exposition
particulière), dont beaucoup impliquent
des expériences « CrossOver ». Ces deux types sont utiles et représentent des
sources d'information épidémiologique reconnues, et comme ils sont intuitivement admis à la fois par les experts et ceux qui cherchent à déterminer si une
exposition est à l'origine de la
maladie, les gens ont recueilli
ces informations pendant des années
(même s’il n’est pas évident que tous avaient
adopté la terminologie établie et son histoire établie dans la science avant que je l’aie
fait remarquer l'année dernière).
Une grande quantité de preuves
La plupart des rapports de troubles sanitaires sont auto-publié par ceux qui sont concernés par ces effets sur la santé rencontrés par eux-mêmes ou des membres de leur famille dans l'intérêt de contribuer aux connaissances sur ce sujet. La plupart d'entre eux doivent encore être organisés, bien que des efforts soient en cours. D'autres ont des été recueillis de manière plus systématique, comme la collecte WindVOiCe de l'Ontario (Krogh, Gillis, et Kouwen, 2011),
la publication scientifique de Pierpont (2009), et dans un article de Harry (2007).
Depuis, plusieurs
groupes de recherche et organisations
non gouvernementales ont réuni une compilation de documents
d’un nombre à trois chiffres, il semble raisonnable de conclure que le nombre total d’informations
publiées ou collectées sous
quelque forme que ce soit est dans
la gamme d’une somme à quatre chiffres, et il
est tout à
fait vraisemblable que le nombre
total de rapports d’impact sanitaire défavorable soit à cinq
chiffres………….
Principaux chapitres du rapport
Pourquoi ces rapports
sont convaincants
…………………………………………………………………….
Preuve
épidémiologique systématique
………………………………………………………………………
Les tentatives de nier les données
épidémiologiques et leurs défauts fondamentaux
……………………………………………………………………….
Affirmer que les effets sanitaires observés ne sont pas
de vrais effets sanitaires
………………………………………………………………………
L’éthique de la décision politique
…………………………………………………………………………
Conclusion
De même, la politique publique peut tout à fait affirmer que le prix à payer est justifié par les avantages.
Mais la réalité doit être connue, y compris une quantification des impacts sur les riverains, qui n'a pas été faite. Ceux qui prétendent qu'il n'y a pas de graves répercussions sur les riverains ne peuvent pas contribuer une analyse utile. Par ailleurs, il semble peu probable qu’il soit jamais considéré comme éthiquement acceptable de forcer les individus susceptibles de souffrir gravement de problèmes de santé, sans parler des plaintes non sanitaires et des conséquences sur les communautés, sans une rémunération plus sure et plus fiable que ce qui a été offert à ce jour.
La négation des effets sanitaires ne peut pas être considérée comme une contestation honnête de la fiabilité des preuves. D’honnêtes divergences sur des points scientifiques sont toujours possibles. Mais lorsque les partisans d'un argumentaire essaient constamment de nier l'existence même de la preuve contraire, d’affirmer l’inverse, de faire référence à des règles absurdes ou inexistantes, de considérer des suppositions comme si elles étaient des faits prouvés, de jouer sur les mots pour dénigrer les rapports et blâmer les victimes, alors ils ne sont pas honnêtes, scientifiques ou moraux. Ils empêchent la mise en place d’une politique publique optimale et écornent la crédibilité de la science comme outil d’information des politiques.
En outre, étant donné que leur manque d’arguments plausibles suggère qu'ils n’ont aucun argument défendable à proposer, leur persistance à donner des arguments fallacieux est directement responsable des conséquences sanitaires sur un nombre important de personnes.
Appendice
Si le présent article se révélait de nature à créer le doute sur la fiabilité de certaines informations relatives aux risques sanitaires, la compilation quotidienne des accidents liés aux éoliennes effectuée sur le site évoqué plus haut pourra utilement être mise en parallèle avec un certain discours convenu sur ce point et, peut être alors, les avertissements de la Cour des Comptes, de France Stratégie ou de nombreuses études indépendantes sur les promesses liées au climat aux coûts ou aux conséquences du développement éolien sur la reprise économique et l'emploi, permettraient certainement un regard plus critique sur la "doxa verte".
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