Quand on ne sait pas tout, on ne sait rien !
Les publications rapportant les effets sanitaires néfastes
des éoliennes sont innombrables. Carl V Phillips*, éminent épidémiologiste, en
dénombre plus de 10 000. Il est l’auteur d’un rapport sur ces preuves épidémiologiques.
Dans ce rapport, il reproche à la filière professionnelle de
jouer sur les mots dans ses dénégations.
L’association européenne de l’énergie éolienne (Ewea) et son
homologue canadienne (Canwea) viennent de financer une nouvelle étude sur le sujet,
menée par le MIT (Institut de Technologie du Massachusetts).
Cette étude propose un regard critique sur la littérature scientifique concernant le problème:
"Wind Turbines and Health: A critical Review of the Scientific Literature".
Et a retenu un petit nombre d'études sur le sujet répondant à ses critères scientifiques et méthodologiques. (fig.6)
Cette étude propose un regard critique sur la littérature scientifique concernant le problème:
"Wind Turbines and Health: A critical Review of the Scientific Literature".
Et a retenu un petit nombre d'études sur le sujet répondant à ses critères scientifiques et méthodologiques. (fig.6)
Elle s’attache, dans une première partie, à décrire
les composantes du bruit éolien, qui le rendent plus dérangeant que les autres sources sonores. (Variabilité, basses fréquences, modulation d'amplitude...)
et constate jusqu'à 5% de plaintes dans un rayon
d’1km.
Mais conteste le lien de cause à effet direct entre
l’irritation provoquée, ou les perturbations du sommeil et un effet
quelconque sur la santé :
« Sur
la base des
études épidémiologiques transversales
publiées, "gêne" est la
principale mesure de résultat qui a été
soulevée dans le contexte de la
vie dans le voisinage des
éoliennes. Que gêne soit un effet néfaste sur la santé, cependant, est contestable. "Gêne" n’ est pas répertorié dans la
Classification internationale des
maladies (10e édition),
mais il a été suggéré par certains que
gêne peut conduire au stress et à d'autres conséquences sur la santé, tels que les troubles du sommeil. Ce mécanisme proposé, cependant, n'a
pas été démontrée dans des études utilisant des méthodes capables d'élucider ces voies….. »
Rapportons donc les conclusions des principales études retenues ci-dessus
par le MIT :
« Nous concluons
que le bruit des éoliennes perturbe le sommeil, entraine une somnolence diurne
et affecte la santé mentale des résidents dans un rayon d’1.4km autour des
éoliennes étudiées.
Le bruit des éoliennes
industrielles est une source de bruit environnemental pouvant nuire à la santé.
Les législations semblent insuffisantes pour protéger les populations
riveraines. Notre étude suggère que les effets néfastes sont observés à des
distances supérieures au kilomètre. Des études ultérieures sont nécessaires
pour déterminer à quelle distance le risque devient négligeable ainsi qu’une
meilleure du pourcentage de la population souffrant d’effets néfastes pour une
distance donnée. »
2°) Shepherd
“Evaluating
the impact of wind turbine noise on health-related quality of life. Noise Health”. 2011
« Une
enquête approfondie du bruit éolien et ses
effets sur la santé est importante compte tenu de l’importance du nombre d’individus exposés, qui n’est pas négligeable et augmente
avec la popularité de l'énergie éolienne. Par exemple, dans les Pays-Bas, il est rapporté que 440.000 habitants (2,5% de la population) sont exposés à des niveaux significatifs de bruit éolien…..Nos résultats suggèrent que le développement éolien n’est pas sans effet néfaste sur la santé des riverains…… Avec d'autres, nous concluons que la nuit, les limites de bruit des éoliennes devraient être fixées de façon conservatrice pour minimiser les dommages et, sur la base de nos données, suggérons que les distances de retrait doivent être supérieures à 2 km en terrain vallonné. »
avec la popularité de l'énergie éolienne. Par exemple, dans les Pays-Bas, il est rapporté que 440.000 habitants (2,5% de la population) sont exposés à des niveaux significatifs de bruit éolien…..Nos résultats suggèrent que le développement éolien n’est pas sans effet néfaste sur la santé des riverains…… Avec d'autres, nous concluons que la nuit, les limites de bruit des éoliennes devraient être fixées de façon conservatrice pour minimiser les dommages et, sur la base de nos données, suggérons que les distances de retrait doivent être supérieures à 2 km en terrain vallonné. »
3°) B.Mroczek est une scientifique polonaise reconnue. Il ne faut pas ignorer que son avis
sur l’énergie éolienne semble transparaitre dans un autre article :
dont le chapitre « discussion »
commence ainsi :
« L'étude présentée ici est novatrice en Pologne, car
elle a un caractère national
et soulève des questions importantes
socialement, telles
que la sécurité énergétique du pays et l'approbation des sources d'énergie
renouvelable, elle emploie la
théorie de l'attitude pour expliquer le problème de l'acceptation de
l'électricité produite par les éoliennes. Les résultats obtenus par d'autres auteurs suggèrent que la réprobation sociale
de l'industrie de l'énergie éolienne
constitue un sérieux obstacle à sa croissance. L’énergie éolienne comme
les autres énergies renouvelables sont l'avenir de la sécurité énergétique pour beaucoup de pays.
En
même temps, cependant,
ils sont un grave problème social
provoquant l'insatisfaction et les émeutes dans les pays où ils sont
érigés. En Pologne, des manifestations éclatent, en particulier sur les lieux de ces projets et
se traduisent souvent par la suspension
des travaux. Elles sont habituellement associées à des
préoccupations sur la qualité de vie et
plus précisément: l'influence des éoliennes sur la santé humaine, les conséquences pour
l’environnement et le paysage, les prix des terrains
et le développement touristique de la
région….. »
Son étude “Influence of distances
between places of residence and wind farms on the quality of life in nearby
areas” retenue par le MIT s’efforce de montrer que le
rejet de l’énergie éolienne provient du phénomène « Nimby », c'est-à-dire
en français : « pas dans mon jardin. »
Ce qui pourrait éclairer l’étonnante conclusion
contenue dans cette étude de Mroczek :
qui rapporte que les gens se portent mieux à moins d’1 km des éoliennes
qu’à une distance supérieure...
4°) Pedersen “Response to noise from modern wind farms in The Netherlands”
« Une
relation dose-réponse entre les niveaux de pression acoustique
(pondérés A) calculés et la sensation d’irritation a été trouvée. Le bruit d'une éolienne est plus
dérangeant que le bruit de transport
ou le bruit industriel à des
niveaux comparables, ce qui est éventuellement imputable aux propriétés sonores spécifiques comme le "sifflement" (swishing), la
variabilité temporelle, et l’absence de diminution du
bruit la nuit. La grande
visibilité des éoliennes augmente
la réponse négative, particulièrement
quand elles sont visibles depuis l’habitation. »
5°) Bakker et al. , enfin, “Impact of wind turbine sound on annoyance,
self-reported sleep disturbance and psychological distress”
Résultats :
« Une
relation dose-réponse
a été trouvée entre les niveaux d'immission du bruit
éolien et les
déclarations de nuisances sonores. L’exposition au bruit a également été liée aux troubles du sommeil et à la détresse psychologique chez ceux qui ont déclaré qu'ils entendaient le
bruit, cette liaison n’étant pas directe, mais une conséquence des nuisances sonores. Les
personnes vivant dans des zones avec
d'autres bruits de fond ont été
moins touchées que celles vivant dans des zones calmes. »
Conclusion
« Les personnes vivant à proximité d'éoliennes risquent d'être gênées par le bruit,
qui est un effet néfaste en soi. Les nuisances sonores à leur tour pourraient entrainer des troubles du sommeil et
de la détresse psychologique.
L’effet direct de bruit éolien
sur les troubles du sommeil ou de
stress psychologique n’a pu être mis en évidence, ce
qui signifie que les résidents, qui n’entendent
pas le son, ou ne se sentent pas perturbés, ne sont pas affectés. »
Il est
évident que la seule mention de la phrase soulignée rendrait bien peu compte de
la réalité de cette conclusion, ou de l'ensemble de l'étude.
Dans sa revue critique des études sélectionnées, le MIT conteste les conclusions établissant les "relations dose réponse" entre le bruit éolien et les symptômes décrits.
Mais ne conteste ni le bruit, ni l'irritation des riverains, ni les plaintes qui en découlent.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé comme « un état de complet bien être physique, mental et social » et pas seulement comme « une absence de maladie ou d'infirmité » (OMS 1986).
Des raccourcis trompeurs ne doivent pas le faire perdre de vue.
Et pourtant http://fee.asso.fr/actu/vivre-a-proximite-de-parcs-eoliens-ne-nuit-pas-a-la-sante-humaine-selon-une-etude-realisee-par-linstitut-de-technologie-du-massachusetts-mit/...
D'autres études, dont la toute récente de S.Cooper pour Pacific Hydro ne laissent guère de place au doute sur la réalité de ces effets néfastes sur la santé.
L'approche épidémiologique de Carl V Phillips* est catégorique.
* Carl V Phillips est titulaire d'un doctorat en politique publique de l'Université d'Harvard.
Il a enseigné à l'Université d'Harvard, l'Université du Minnesotta, l'Université du Texas et l'Université de l'Alberta.
Consultant
sur les politiques économiques et sanitaires, ses travaux sur les
méthodes épidémiologiques ont été récompensés par de nombreux prix, dont
le "Kenneth Rothman Epidemiologic Price" en 2004. Il est rédacteur en chef de la revue "Epidemiologic Perspectives and innovations".
Carl V Phillips est l'auteur du rapport « L’interprétation
correcte des
évidences épidémiologiques concernant les effets sur la santé des
éoliennes industrielles sur les personnes résidant à proximité. »
Ce rapport a été publié le 18 juillet 2011 dans la revue scientifique http://bst.sagepub.com/content/31/4/303
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