Eoliennes et réduction de CO2
(publié dans la revue de presse H.G.B du 28/11/2013)Une certitude, l’implantation de chaque éolienne produit du CO2.
BCO2, en partenariat avec l’ADEME chiffre à 800t le CO2 nécessaire à l’implantation d’une éolienne de 1.5MW avec socle de 275m3.Et calcule
« Avec une hypothèse de facteur de charge de 20 % (= équivalence de temps de fonctionnement à puissance maximale) et une durée de vie moyenne de l'ensemble de 30 ans, on obtient environ 10 g CO2e / kW.h. »
La durée de vie de 20 ans retenue par le Ministère de l’Ecologie semble plus réaliste et porterait, en ce cas, le bilan « équivalent CO2 » à 15g /KWh.(0.015tCO2/MWh)
Une hypothèse, leur fonctionnement éviterait des émissions de CO2
Le bilan RTE 2012 indique (p 21) pour le parc électrique français 29.5millions de tonnes de CO2 pour 541.4TWh produits. Soit une moyenne de 0.054tCO2/MWh
(contre 0.5tCO2MWh pour le parc électrique allemand*)
En effet, la France, 1° exportateur mondial d’électricité (statistiques AIE 2013p 27) dispose d’une production parmi les moins émettrices de CO2, pour la raison que 86.4% de cette production (2012) en est exempte.(sans tenir compte pour ce calcul de la production renouvelable).
Ces 86.4%, mobilisables de façon contrôlée constituent une surcapacité en production de base .
Paradoxalement, les capacités destinée à ajuster de façon réactive la production aux fluctuations et pointes de la consommation semblent insuffisantes en France,
(le thermique à flamme représente 9.7% de la production), comme partout en Europe, ainsi que le confirme Gérard Mestralet.
Pour ces capacité d’ajustement et de pointe, l'Union Européenne a retenu la technologie du Cycle Combiné à Gaz (CCG) comme" Meilleure Technologie Disponible pour le respect de l’environnement".
Les énergies intermittentes ne peuvent tenter de réduire que les émissions de ces 9.7% de production thermiques du parc français.
Voyons donc comment.
Dans toute l’Europe et même en France, les centrales à gaz « propres » ferment les unes après les autres et se voient remplacées par le charbon. Le faible cours de ce combustible, lié à l’arrivée du gaz de schistes aux Etats-Unis, en est une des raisons. Mais deux autres facteurs sont clairement identifiés, la baisse de consommation et le développement des énergies renouvelables.
En effet, bénéficiant du tarif d’achat obligatoire, leur production est injectée dans le réseau même en cas d’absence de besoin, entraîne des distorsions sur les prix qui pénalisent la compétitivité des capacités prévues pour répondre aux pointes de consommation.
Le recours au charbon vient de s’accroître de plus de 35%, en France, en un an, (bilan RTE 2012 p21) tandis que GDF fermait 3 de ses 4 centrales CCG ultramodernes.
D’autre part, les régimes partiels et à coups de fonctionnement imposés par les productions intermittente augmentent les facteurs de pollution des centrales thermiques à flamme (Enea Consulting, p15).
Le parc électrique français, 2012, a produit en 541.4TWh.
Le nucléaire et l’hydraulique en ont produit 468.7TWh à eux deux.
Il est troublant de constater que si les 72.7TWh restants avaient été uniquement produits par des centrales à gaz 3.4millions de tonnes de CO2 auraient été économisées, sans avoir recours à la moindre éolienne ni panneau photovoltaïque.
RTE indique effectivement 0.36tCO2/MWh pour la filière gaz.
D’autant que de ces 72.7TWh, on aurait pu retrancher une parie de la production éolienne bien inutile dont le réseau RTE n’aurait pas été fâché de se priver.
Certains rapports comme celui du « Think Tank » britannique ( Civitas), rédigé par l’économiste Ruth Lea, vont plus loin et affirment que les éoliennes augmentent les émissions de CO2, prétendant même qu‘une centrale à gaz couplée aux éoliennes pollue plus qu’en fonctionnant seule.
Comment se contenter de l’affirmation qu’1MWh éolien produit=1MWh thermique évité et permettant l’économie de 0.3tCO2, quand aucun des paramètres et effets pervers évoqués ne semble envisagé.
Clin d’œil des chiffres, le bilan RTE 2012, malgré l’augmentation de production éolienne de 2.8TWh (+23.1%) et de 1.6TWh photovoltaïque supplémentaires, (+66.7%), par rapport à 2011, affiche une augmentation de CO2 de 2.1millions de tonnes malgré une production d’électricité en très légère baisse.
*On peut évaluer les émissions de CO2 allemand/MWh d‘après le détail de sa production 2012 (p9)et les facteurs d‘ émission de chaque filière (p5)
159TWh de lignite à1.05tCO2/Mwh = 166.95 MtCO2
+ 118TWh de charbon .0.93 ’’ = 109.74 MtCO2
+ 70TWh de gaz 0.39 ’’ = 27.3 MtCO2
+ 9TWh de fioul 0.73 ’’ = 6.57 MtCO2)
Soit une évaluation de 310.56 MtCO2 pour 617.6TWh correspondant à 0.5tCO2/Mwh.
Ce chiffre est presque 10 fois supérieur au facteur d'émissions CO2 du parc électrique français.
Par comparaison on peut, enfin, relever que le gaz à lui seul, (0.36tCO2/MWh) aurait permis de remplacer totalement l'éolien/photovoltaïque, le charbon et le nucléaire en produisant 222MtCO2 soit une baisse de 88millions de tonnes de CO2.
Si cette absence de diversification des sources n'est pas à souhaiter, elle met en évidence le peu d'intérêt en termes d'émissions de CO2 du parc renouvelable allemand, d'une puissance installée pourtant supérieure au parc nucléaire français.
Les émissions des plus de 40TWh biomasse et incinération de déchets ménagers n'ayant même pas été comptabilisés dans ces calculs d'émission du parc allemand.
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