Débats présidentiels 2022 : Évidences électriques d’une catastrophe annoncée
La réindustrialisation de la France est inéluctable. Pour autant, la reprise économique mondiale post-covid révèle déjà son talon d’Achille : la disponibilité d’une énergie que les objectifs climatiques souhaitent transférer sur l’électricité. Et c’est rien moins que l’écroulement d’un château de cartes qui se profile dans un système interconnecté où chacun compte de plus en plus sur le voisin. Les débats électoraux ne sauront s’affranchir de la question énergétique, car elle est au cœur même de chaque programme.
Rappel en 3 illustrations
1° En France, les prélèvements et les dépenses sociales sont nettement supérieurs à la moyenne européenne, et les moyens de toute politique se mesurent à l’aune du produit intérieur brut (% du PIB)
Les raisons d’espérer
Le climat l’exige, la pandémie l’a rappelé : La France doit relocaliser son industrie. Afin d’assurer sa sécurité en biens essentiels, mais aussi pour revenir sur des délocalisations vers des régions fortement émettrices de gaz à effet de serre (GES) destinées à éviter d’en payer les taxes dans l’Hexagone, tout en se targuant d’un honnête bilan carbone « hors importations ».
Désormais l’Europe envisage d’instaurer une taxe carbone à ses frontières, dont l’objectif environnemental lui permet de ne pas contrevenir aux accords de libre échange imposés par l’OMC, tandis que le plus gros des émissions territoriales de l’U.E. est couvert par la tarification carbone de l’U.E , la plus forte au monde, derrière le Liechtenstein, la Suisse et la Norvège.
Cette taxe pouvant d’ailleurs être un facteur de justice sociale et non un poids supplémentaire pour les ménages selon le mode d’affectation de son produit.
Ce contexte offre une chance à saisir pour l’industrie française. Mais sa compétitivité, liée notamment aux dépenses salariales, le sera également à son énergie, c’est à dire sa sécurité d’approvisionnement et son coût.
Et, quelles que soient les aspirations de décroissance du prochain Exécutif, il importera qu’il prenne la mesure de la nécessité d’accompagner l’inéluctable relocalisation de nos entreprises, par une vision de long terme de l’énergie dont elle dépendra, c’est-à-dire essentiellement l’électricité.
La France au cœur du boom électrique
Ces circonstances ont amené Thierry Breton, commissaire en charge du Marché intérieur, à anticiper le doublement de la consommation électrique européenne d’ici 2050.
L’AIE anticipe d’ailleurs ce doublement de la consommation électrique au niveau mondial dans son scénario NetZeroby2050.
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