Émissions évitées par les énergies renouvelables :
Et si on prenait les vrais chiffres ?
Jean Pierre Riou
Pour faire fonctionner des éoliennes ou des panneaux solaires, il faut en fabriquer les composants, assurer leur transport, leur maintenance et leur démolition, comme pour tout moyen de production. Ces opérations entrainent l’émission de gaz à effet de serre qui sont comptabilisés dans l’analyse du cycle de vie (ACV).
L’Ademe, qui en donne le bilan officiel dans sa Base empreinte, retient 14,1 GCO2/kWh pour l’éolien terrestre français et 43,9 gCO2/kWh pour le photovoltaïque fabriqué en Chine, qui représente 90% du marché européen.
Ces 43,9 g représentent exactement l’empreinte carbone moyenne du mix français, qui était de 45,68 gCO2/kWh en 2023 selon le rapport annuel complet de RTE qui précise que pour une production totale de 494,7 TWh, « En tenant compte des émissions liées au cycle de vie, les émissions liées à la production d’électricité en France ont atteint 22,6 MtCO2eq en 2023 »
Notons que ce chiffre correspond à celui d’Electricity Maps pour 2023 (45 gCO2/kWh), qui précise dans sa méthodologie qu’il retient bien l’analyse du cycle de vie de chaque filière de production.
Pour autant, ce cycle de vie n’est pas retenu dans les conclusions de RTE qui ne retient que les émissions des centrales fossiles en précisant : « Pour les moyens de production non mentionnés, leur contribution est considérée comme égale à 0 t CO2 eq / MWh », et considère ainsi que « Les émissions liées à la production d’électricité en France ont atteint 16,1 MtCO2eq en 2023 », ajoutant, en toute logique qu’en 2023 « L’intensité carbone de la production d’électricité française est également au plus bas : elle a été de 32 gCO2eq par kilowatt-heure produit sur l’année 2023 », soit 16,1Mt/494,7 TWh.
Ce décompte partiel, de 32 g au lieu de 45 g, occulte la différence entre les énergies renouvelables et le nucléaire (français), dont l’ACV est de 3,7 gCO2/kWh dans la même base empreinte de l’Ademe, puisque RTE retient 0 gramme pour le photovoltaïque, comme pour le nucléaire ou l’éolien.
C’est ainsi que chaque période ensoleillée et/ou ventée est présentée comme une aubaine pour le climat, alors que le nucléaire doit s’effacer pour laisser la place à l’éolien ou au solaire.
Il apparaît en effet que si le nucléaire (ci-dessous en rouge) module à la baisse chaque nuit pour répondre à la baisse de consommation, il module bien davantage à chaque pic de production solaire (en jaune) et s’efface devant les fortes productions éoliennes (en gris), comme le montre le site de l’InstitutFraunhofer.
Ce qui rend d’autant moins crédible la réalité de la prétendue baisse induite grâce aux renouvelables de l’empreinte carbone du mix électrique français que celle du solaire est donc strictement dans la moyenne, centrales thermiques comprises, et celle de l’éolien plus de 4 fois supérieure à celle du nucléaire.
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RépondreSupprimerTrès juste.
RépondreSupprimerIl reste, dans les pays où le fossile est roi pour la production d'électricité (Allemagne notamment), le scandale des prétendues émissions de CO2 évitées par les éoliennes, alors que la compensation de leur intermittence par des turbines à gaz annule ces gains voire les rend négatifs, si on en croit les mesures de General Electric.
Comment contraindre RTE et ses homologues à corriger ce bug technique qui condamne l'Energiewende ?
Bonjour,
SupprimerQuelqu’un pourrait-il me communiquer les documents ou l'endroit où trouver les élément de calcul réalisé par General Electric qui démontrent l'annulation de l'intérêt de la production des éoliennes en termes de réduction des émissions de CO2. Ça serait une information bien utile dans le cadre de la lutte contre l''installation de parcs éoliens, d'autant que GE en est lui-même un des promoteurs à travers sa filiales GE vernova, le fabriquant d'une des plus puissantes éolienne au monde, l'Haliade-X, développée à Cherbourg sous la houlette de M. Jérome Pécresse, mari de Me Valérie Pécresse .