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mardi 18 octobre 2022

Bruit des éoliennes

 

Bruit des éoliennes

Pour une distance minimale de protection des riverains

Jean Pierre Riou

 Le bruit des éoliennes varie selon la vitesse du vent, mais également selon les conditions atmosphériques et la topographie locale. Des bâtiments ou un relief interposé entre l’éolienne et le riverain peut supprimer la quasi-totalité de la nuisance sonore, un effet d’écho peut majorer considérablement le bruit, du givre peut ajouter 4dBA, c'est-à-dire plus que doubler la source sonore*, comme le montre l’illustration ci-dessous extraite de

https://windren.se/WW2013/02_Arbinge_Peter_Winterwind_2013.pdf


Le bruit éolien se caractérise par son aspect impulsionnel, particulièrement dérangeant, et insuffisamment pris en compte par la loi qui en régit le mesurage, ainsi que cela a été décrit lors de la consultation sur le sujet.

http://lemontchampot.blogspot.com/2021/11/caracterisation-du-bruit-des-eoliennes.html

dont est extraite l’illustration ci-dessous.



 

D’autre part « La fréquence de rotation est liée au diamètre du rotor et elle diminue lorsque le diamètre augmente. Les pales tournent à une vitesse relativement lente, de l’ordre de 5 à 15 tours par minute, d’autant plus lente que l’éolienne est grande. »

Les éoliennes les plus puissantes peuvent atteindre 107/108 dBA (Enercon E 126 6/7,5 MW), contre généralement 104 dBA pour des éoliennes de 2 MW en mode normal (Vestas V90 2MW).

Mais c’est surtout leurs composantes de basse fréquence qui les rend plus dérangeantes et intrusives, du fait d’une rotation plus lente et d’une surface brassée supérieure.

Cette corrélation a été mise en évidence dans de nombreuses études notamment celle de R. Punch et R. James, dont est extraite l’illustration ci-dessous.


Tout contrôle des basses fréquences, pourtant obligatoire dans le code de la santé publique, a disparu du régime acoustique propre dont dépendent les éoliennes, ainsi que l’a dénoncé la Sénatrice A.C. Loisier dans sa question au Gouvernement.

Enfin, en élevant toujours plus la source sonore en haut de mats qui atteignent 120 mètres (pour des éoliennes de 240 mètres en bout de pales), la propagation sonore a d’autant moins de possibilité d’être masquée par des obstacles.

 

On s’habitue à tout, et quantité de riverains ont fait discrètement leur deuil du privilège d’un environnement silencieux qui contribuait pourtant à l’« état de complet bien-être physique, mental et social » indissociable de la santé selon le principe premier de l’Organisation mondiale de la santé.

 Mais il ne faut pas être surpris par le fait que d’autres, dont la sensibilité aura peut être été exacerbée par la vue imposante des machines qui détériorent leur cadre de vie, décrivent aujourd’hui leur vie comme un enfer.

Les témoignages de leurs souffrances sont innombrables.

Pour une mesure élémentaire de protection

L’atténuation géométrique d’un bruit est fonction de la distance.

Elle se calcule selon la formule « L (r) = L w -11 - 20 log r +ID »

Pour une source omnidirectionnelle qu’est une éolienne, dont l’indice de directivité de la source (ID) est égal à 0, le calcul du bruit audible d’1 seule machine de 104 dBA mesuré à 500 mètres donnera

L 500m = 104 dBA -11-20 log 500 = 39 dBA et 6 dBA de moins en doublant cette distance

(L1000m = 104  dBA- 11-20 log1000 = 33 dBA).

Cette distance de 1000 mètres apparaît comme un minimum eu égard au code de la santé publique, (dont sont dispensées les éoliennes),  selon lequel l’infraction d’une émergence excessive peut être caractérisée dès le seuil de 30 dBA (à l'extérieur et 25 dBA à l'intérieur).

Selon ce code "Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme".

La dérogation à ce code, accordée aux éoliennes, n'est plus compatible avec la multiplication programmée de machines de plus de 200 mètres à la distance de 500 mètres des maisons actuellement définie pour leur d'implantation.

*En acoustique, le doublement d’une source sonore correspond à + 3 dBA. C’est la raison pour laquelle une émergence de 3dBA est la limite nocturne autorisée pour un bruit particulier (5 dBA pour un bruit diurne).

Bruit résiduel + bruit particulier = bruit ambiant

Émergence = bruit ambiant – bruit résiduel

L’infraction n’étant caractérisée que si le bruit ambiant est supérieur à 30 dBA (code de la Santé publique) ou 35 dBA (régime acoustique des éoliennes)

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