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dimanche 21 septembre 2014

"Faire évoluer les choix politiques"


Monsieur le  Ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique




Objet : Développement des énergies intermittentes                                                                
                                                                                       
                                                                       Dijon le  25 aout 2014
                                    

                                         Monsieur le Ministre,   



Je me réjouis de votre courage visant à « faire évoluer les choix politiques ».
Vous n’ignorez rien de l’aspect racoleur des promesses liées à la « croissance verte », sous la forme, du moins, des bénéfices que nous pourrions attendre du développement des énergies intermittentes.
Dès votre entrée au gouvernement, le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective vous avait rendu un rapport évoquant leur danger.
Son rapport du 28 janvier 2014 est plus accusateur encore, considérant que la poursuite des objectifs avait été confondue avec celle des moyens et que les faits avaient démenti les anticipations sur lesquelles cette politique avait été construite. Il relève l'inaptitude des énergies intermittentes à poursuivre l'objectif qui leur était assigné en matière de réduction d'émissions et la dérive de leurs coûts. Le triple échec de cette politique est dénoncé par tous les énergéticiens européens.
Les promesses « électorales » d’emplois liés à une « croissance verte » ne sauraient  être confondues avec les effets du développement ruineux des énergies intermittentes.
Cet échec était prévisible, depuis des études comme celles de l’Universidad Rey Juan Carlos, de Beacon Hill Institute, de Gordon Hughes , de l’Instituto Bruno Leoni ou bien d’autres qui établissaient que le développement des énergies renouvelables détruisait des emplois.
Il est confirmé par le rapport des400 experts de l’ANCRE sur la transition énergétique (p 65), qui considère que l’énergie éolienne génère 5 fois moins d’emplois, en phase exploitation que n’importe quelle autre énergie non intermittente. Ce chiffre est d’autant dramatique que, pour la phase « construction, » les entreprises françaises n’ont pas installé le moindre MW éolien sur notre territoire en 2013.
Ces éléments éclairent la sévérité de la Cour des Comptes qui considère que les emplois ne sont pas au rendez vous et conteste même les chiffres de l’État en ce domaine, en considérant que « ces sources sont souvent croisées entre elles ou avec celles non validées des organisations professionnelles, ce qui multiplie les incertitudes et les risques de propagation des erreurs d’estimation ». (Rapport juillet 2013, p 64)
Selon les propres termes du Vice Président de la Commission européenne, Antonio Tajani, cette course chimérique entraine le « massacre systématique de notre industrie ».
C’est la raison pour laquelle le projet de cadre européen d’action 2020/2030 n’envisage même plus de caractère contraignant pour les États en matière d’objectifs d’énergies renouvelables, mais un recentrage sur la priorité de réduction de CO2, en regard de laquelle les énergies intermittentes se sont révélées strictement inefficaces.
Au moment où la Chine se rue sur l’énergie du Thorium, comment accepter que notre avenir mise des dizaines de milliards d’euros annuels sur d’hypothétiques possibilités de stockage et de restructuration du réseau européen afin que nos milliers de gigantesques moulins à vent intermittents servent enfin à autre chose que déstabiliser notre parc de production électrique, qui exporte, en permanence et avec de lourdes pertes, infiniment plus que tous ces moulins ne savent produire.
La Cour des Comptes considère qu’une véritable rupture technologique est nécessaire pour réunir ces deux conditions indispensables à leur viabilité.
L’histoire des sciences nous enseigne que les ruptures technologiques ne se produisent jamais là où on les attend. Elles ne se décrètent pas. 
Les sommes prévues pour cette fuite en avant par la B.P.I et la Caisse des dépôts donnent le vertige. Et pour ne pas pénaliser nos entreprises, les dérogations sollicitées ont été obtenues pour que ce soient les ménages, même les plus modestes, qui règlent la facture par le biais de l’impôt innommé de la CSPE.
Le courage politique est nécessaire pour rompre avec la doxa verte, savamment diffusée par les bénéficiaires de ces fonds publics ?
Avec l’espoir que les engagements électoraux cèderont rapidement au principe de réalité, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre à l’expression de mon profond respect.                    

                                                                                                   

Riou Jean Pierre

Président de l'association de protection de l'environnement "Le Mont Champot"                                                                 

                                                                                    


  




  



  

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