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vendredi 20 janvier 2017

Les éoliennes du Père Noël

Comment le vent fait rouler les trains:

Jean Pierre Riou

Depuis quelques temps, on prête aux éoliennes dont la production est par nature intermittente, le pouvoir d'assurer des services constants, alors qu'on ne sait toujours pas stocker leur production à grande échelle pour un coût acceptable par la collectivité. Conditions indispensables à leur conférer le moindre intérêt compétitif dans la production d'énergie auxquelles on ne parviendra d'ailleurs probablement jamais.
Le Figaro, notamment, annonçait récemment que les trains hollandais tournaient désormais grâce à leur seule production

Le stockage de l'énergie 
 
Les lecteurs les plus méfiants n'auront pas manqué de s'interroger sur ce grand prodige, se doutant bien qu'en l'absence de vent, les éoliennes hollandaises ne devaient pas se rendre beaucoup plus utiles que les éoliennes irlandaises le 20 octobre dernier qui ont réussi à consommer plus pour leurs extracteurs, pompes hydrauliques, ou autres freins de nacelle qu'elles ne produisaient, puisque leur production totale a fait une incursion dans les valeurs négatives à 17h15!


Le stockage du label vert
 
Pour prétendre être alimenté par l'énergie éolienne, il suffit, en fait, d'acheter à n'importe quel fournisseur d'électricité des "garanties d'origine" (G.O.), sorte de certificat vert que chaque MWh éolien produit confère le droit d'émettre. Ces G.O. sont alors commercialisables indépendamment de l'électricité physique qui lui correspond. Les directives européennes imposent d'ailleurs progressivement à chaque secteur l'obligation d'attester de leur soutien aux énergies renouvelables par l'utilisation d'une part de ces G.O. Certains, comme les trains hollandais, décident de verdir leur image par l'achat de la totalité des certificats correspondant à leur consommation, le surcoût, d'une manière ou d'une autre, retombant sur les usagers.

Et si l'électricité ne se stocke pas, les garanties d'origine, par contre se conservent parfaitement pendant un an, et confère l'appellation éolienne à n'importe quelle source de production.
Ce qui explique que les plus crédules continuent à croire au Père Noël.

 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025178026&categorieLien=id

France Stratégie, organisme supposé guider l'action du gouvernement, vient de renouveler une vision critique du développement de l'intermittence malgré la si belle présentation qui nous en est faite des "territoires à énergie positive".

 www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/17-27-actions-critiques-energie-web-ok.pdf

Toute cette belle intermittence, en effet, n'a pas plus permis de fermer le moindre moyen pilotable en Allemagne ni en France, et les coûts de l'entretien de notre parc nucléaire resteront les mêmes qu'ils fonctionnent avec 75% de taux de charge, 50%, comme le prévoit la loi de transition énergétique, ou moins encore.
Mais pour fermer le moindre d'entre eux, il faudrait le remplacer par un autre moyen pilotable comme le gaz ou le charbon, ainsi que cela a déjà été montré dans un précédent article.
http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/lechec-dune-politique-energetique.html 

Mais pour nos politiques, quoi de plus porteur que de laisser croire au Père Noël?




 

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