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mardi 27 décembre 2016

Nucléaire français : un enjeu européen

Nucléaire français : un enjeu européen

Jean Pierre Riou

Le Mont Champot a maintes fois attiré l'attention sur le rôle majeur de la France dans l'équilibre du réseau électrique européen. 
Notamment dans http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/lechec-dune-politique-energetique.html
et son annexe, ou http://lemontchampot.blogspot.fr/2016/12/le-prix-de-lintermittence.html  

Et s'est souvent interrogé sur les raisons pour lesquelles il apparaît si peu dans les médias que la France est le plus gros exportateur mondial d'électricité, qu'elle exporte massivement en direction de tous ses voisins, Allemagne y compris, et qu'en prime d'un kWh parmi les moins carbonés et les moins chers du marché, c'est la stabilité de sa production qui permet à l'Europe de supporter les chutes de puissance de l'éolien allemand, de l'ordre de 30 GW en 24 heures.

 Source https://www.energy-charts.de/power.htm

A en croire certains médias, l'électricité allemande serait pourtant plus vertueuse grâce à ses innombrables éoliennes, et nous alimenterait quand nous avons froid, semblant vouloir ainsi justifier la pensée unique qui appelle à en suivre l'exemple, alors que le lignite reste sa principale source de production, suivi du charbon, puis ... du nucléaire. Il est rassurant de constater que l'excellence du système électrique français est reconnu à sa juste valeur outre Manche.

Le site britannique http://www.gridwatch.templar.co.uk/france/  publie, en effet les données en temps réel de notre système électrique. Les commentaires de chaque cadran, qui apparaissent en y promenant la souris, laissent comprendre les conséquences prévisibles du développement, en France, des énergies intermittentes telles que l'éolien. 


Les légendes de chaque compteur confirment donc:
1° Que l'Allemagne exporte ses surplus renouvelables en France quand il y a du soleil ou du vent fort, mais importe son électricité quand le vent ou le soleil tombent. 
Et que ces importations, au gré du soleil et du vent, sont très fluctuantes.

2° Que l'Espagne dispose d'une grande quantité de renouvelables qui la forcent à exporter quand il y a beaucoup de vent mais doit importer le reste du temps.

3° Que l'approvisionnement de l'Italie et de la Belgique dépendent également de nos centrales nucléaire.

4° Que la disponibilité de notre parc hydraulique permet à la France d'équilibrer en permanence le réseau européen.

5° Qu'excepté la maintenance et le remplacement du combustible, les variations de la production de notre parc nucléaire correspondent à des diminutions volontaires destinées à l'adapter à la diminution de la demande.

Ajoutons à ce bilan que la puissance installée de notre parc nucléaire est de 63,130 GW depuis des années. 
Que cette puissance correspond à un peu moins de la moitié de la puissance de notre parc de production d'électricité qui est de 129, 31 GW.
Que le taux de charge moyen de ses réacteurs, de 75,3% en 2015, lui a permis de produire 76,3% du total. (par comparaison, le taux de charge du parc nucléaire allemand est de 83%, avec 79 TWh pour 10,8 GW installés....https://www.energy-charts.de/energy.htm

Les arrêts en série de nos réacteurs, en raison du contrôle demandé par l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), ont fait couler beaucoup d'encre.
Malgré ces arrêts, remarquons leur relative disponibilité avec aujourd'hui un taux de charge de 80% (contre notamment 10,8% pour l'éolien)




Source http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

Pour respecter un promesse électorale, la loi de transition énergétique s'est efforcée d'encadrer le bouleversement promis de notre parc électrique.

Les dégâts collatéraux qu'implique notamment le développement de l'éolien ne semblent pas avoir été envisagés dans leur totalité.

Loin s'en faut!

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