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lundi 20 juillet 2015

Les 7 péchés renouvelables



Les 7 péchés renouvelables

L’état des lieux :
Le parc de production d’électricité français, principal exportateur d’une électricité régulière, peu carbonée et bon marché, fait figure de modèle au niveau mondial. Ses 63GW nucléaires assurent une surcapacité en production de base, non émettrice de CO2, 25GW hydrauliques (dont 9.1GW "de lac") gèrent 66% de la pointe et de l’extrême pointe, les turbines à combustion (TAC) dont la puissance est mobilisable en quelques minutes complètent cette adéquation à la consommation et participent activement à l’équilibre du réseau européen.
Ces 3 types de centrales sont complémentaires et indispensables à cet équilibre.
S’il y a mix énergétique, c’est pour cette seule nécessité. Non pour un caprice gratuit de diversification.
La fin de l’excellence du parc de production d’électricité français est programmée sur l’autel de 2 divinités vides de sens « renouvelable » et « mix énergétique ».

La pensée magique renouvelable :
Peut être fascinée par l’hydraulique de barrage qui produit, à la demande, une électricité décarbonée, grâce à une source d’énergie toujours renouvelée, une pensée magique s’est développée pour sanctifier un ensemble vide, véritable fourre tout d’idées saugrenues, tendant à établir une nouvelle génération d’énergies porteuses d’espoir : l’ensemble des énergies renouvelables.
Si chacune d’elle repose sur une bonne idée, localement exploitée dans un cadre précis depuis des lustres, leur systématisation dans le réseau interconnecté est responsable de dramatiques dérives bien peu écologiques, désormais dénoncées par leurs propres initiateurs en raison de leurs conséquences sur la déforestation massive, la raréfaction des terres agricoles et l’augmentation de la malnutrition, des modes d’élevage en batterie de mille vaches destinés à brûler leurs déjections ou le récent constat de l’ADEME que la dérive de la filière bois énergie avait pour effet d’augmenter le CO2.
L’énergie propre n’existe pas, même le modèle renouvelable hydraulique compte à son passif le record de morts par GWh produit et le massacre écologique lié aux inondations des vallées situées en amont de ses barrages.
La notion de renouvelable reste tout aussi abstraite, si on met en perspective le pillage par les éoliennes et panneaux photovoltaïques des ressources stratégiques de terres rares qui, elles, ne sont pas renouvelables, ou la déforestation déjà évoquée, aux centaines d’années de réserves de combustible promis par les générateurs de 4° génération, ou, à plus long terme, les milliers d’années de celles du projet ITER, qui ne sont pourtant pas considérés renouvelables malgré des réserves presqu’infinies et une absence d’émission de CO2.

Les 7 péchés capitaux :
Après avoir rêvé le monde tirant son énergie de l’eau, du soleil et du vent,
1°) le premier péché capital des apôtres du renouvelable est leur obstination à vouloir rendre durable ce qui est intermittent et, par nature, incapable de garantir la moindre production au moment où on en a besoin.
Malgré plus de 9000MW éoliens installés, le taux garanti de couverture de la consommation par cette filière ne décolle pas de 0% :



Pas de vent, pas de courant !

En fonction de cet axiome, même le développement exponentiel éolien/photovoltaïque allemand dont la puissance dépasse celle du parc nucléaire français est confronté à cette incontournable réalité : quelle que soit leur puissance installée, les énergies intermittentes n’assureront jamais de production garantie significative, tombant régulièrement à moins d’1GW de puissance pour plus de 78GW installés.



2°) Le 2° péché capital est d’imaginer que l’argent public est renouvelable et susceptible de permettre indéfiniment l’actuelle fuite en avant espérant rendre durable ce qui est intermittent.
Construisant des dizaines de milliers de kilomètres de ligne haute tension supplémentaires afin de trouver un mythique foisonnement des vents, qui se heurte pourtant à cette implacable réalité : en période anticyclonique, c’est sur toute l’Europe qu’il n’y a pas de vent.



3°) Le 3° péché renouvelable est de refuser de comprendre qu’une production indésirable n’a pas ET N’AURA JAMAIS la même valeur qu’une production pilotable à la demande, même si un jour on arrivait à l’intégrer au réseau de façon satisfaisante.
La production éolienne varie dans un facteur de 1 à 100, indépendamment de nos besoins, comme lors de ce « record de taux de couverture » fièrement annoncé, lors du creux de la consommation du 5/5/2015 à 5h du matin :

L’équilibre du réseau électrique européen est un exercice difficile, que les éoliennes allemandes compromettent de plus en plus dangereusement et qui rend nécessaire le rééquilibrage par les pays voisins, ainsi que le mentionne l’ENTSO E, gestionnaire du réseau européen : (https://www.entsoe.eu/Documents/SDC%20documents/SOAF/150527%20SOR15%20report%28draft%29.pdf p 118).
Et cela, indépendamment des 50 000 demandes de réduction de production des éoliennes allemandes sur le seul mois de mai, afin d’éviter le black out généralisé.
Tout en continuant, bien sûr, à payer les producteurs éoliens plein pot…

4°) Le 4° péché renouvelable est de s’être coupé de la communauté scientifique et des analystes institutionnels au nom d’une opinion publique qui aura préalablement été victime d’une campagne médiatique sans précédent, dans laquelle les enjeux et les moyens ont été présentés de façon biaisée et partiale. Allant jusqu’à brandir un spectre de la fin du monde et obtenir l’intervention de l’église !
 Comment s’étonner du fait que des sondages payés par la filière évoquent une population plutôt favorable au sauvetage de la planète ?
Les 4 Académies scientifiques franco allemandes viennent de rappeler que « Des experts devraient pouvoir fournir à tous les acteurs principaux, y compris bien sûr les politiques et les gouvernants, des informations fiables, offrant ainsi une base pour l'élaboration des politiques publiques ».
La Cour des Comptes avait en effet constaté qu’ «  Alors qu’il engage la collectivité sur des sujets financièrement très lourds, l’État s’est insuffisamment organisé pour disposer des données de base indispensables à la conduite de la politique en faveur des énergies renouvelables. En effet, l’État ne dispose que d’informations lacunaires et dispersées sur les coûts de production. » (p63), ou, concernant l’emploi : « Les acteurs publics concernés, notamment l’INSEE, le CGDD90, l’ADEME, participent à l’élaboration des statistiques mais sans même partager une définition unique des emplois à décompter. Par ailleurs, ces sources sont souvent croisées entre elles ou avec celles non validées des organisations professionnelles, ce qui multiplie les incertitudes et les risques de propagation des erreurs d’estimation". (p 64)
Alors qu’on sait que les emplois verts tuent l’emploi, une pensée magique continue ses incantations à la « croissance verte ». Alors que France stratégie conclut à l’inefficacité des énergies renouvelables sur la problématique du climat, ces mêmes énergies renouvelables sont présentées comme le moyen privilégié pour contenir le réchauffement climatique. La « valorisation des territoires » continue à être prônée, alors que ce développement coûte infiniment plus cher au consommateur qu’il ne rapporte en retombées fiscales pour les collectivités locales. Alors que les 4 académies franco allemandes tirent la sonnette d’alarme à l’encontre des risques liés au développement de l’intermittence, celle des éoliennes continue à être présentée comme une alternative.
Des sondages, ainsi biaisés sur la volonté des français de sauver la planète, semblent la principale justification d’une politique déconnectée des faits.

5°) Le 5° péché est le refus de mesurer les effets sanitaires néfastes de l’exposition permanente des riverains aux vibrations, infrasons et basses fréquences émis par les éoliennes.
Le Sénat australien vient de prendre acte de l’évidence de ces effets sanitaires et des lacunes méthodologiques, conclusions fausses et conflits d’intérêt d’études prétendant le contraire. Parmi les centaines d’études attestant de la réalité des effets sanitaires délétères des infrasons éoliens, 4 d’entres elles, parmi les plus récentes, (celles de Cooper, Schomer, Mikolajczak et Swinbanks), semblent répondre point par point aux 4 ultimes arguments des négationnistes. Le congrès des médecins allemands vient enfin de dénoncer la situation, considérant que le remplacement du nucléaire par l’éolien revenait, au bout du compte, à remplacer un risque sanitaire par un autre.
Au lieu de quantifier le problème il continue à être nié. Au lieu de demander à la filière de prouver l’innocuité de ses machines, c’est aux milliers de victimes de fournir la preuve clinique de l’origine de leurs symptômes. Preuves que commence enfin à reconnaitre la jurisprudence.


6°) Le 6° péché renouvelable est l’inversion de la démarche qui a d’abord développé l’intermittence puis recherché les technologies permettant de la rendre opérationnelle. Fabriquant ainsi, en premier, un outil et se demandant, dans un 2° temps, à quoi il pourrait bien servir. De véritables ruptures technologiques sont encore nécessaires pour envisager l’indispensable stockage, l’acceptation sociale pour la multiplication des lignes haute tension, dont les champs magnétiques entraînent une opposition frontale en Allemagne, ou l’acceptation des « compteurs intelligents » chargés d’empêcher de consommer lorsqu’il n’y a pas de courant, mais dont la multiplication des champs magnétiques pose un nouveau problème sanitaire. Tous ces paramètres nécessaires à la gestion de l’intermittence sont de nature à en ruiner la viabilité. En cas de réussite, ils assurent d’avoir multiplié les coûts par 3 (surcapacité, stockage, smart grids, interconnexions, effacement, subventions aux centrales de back up). Ces effets collatéraux de l’intermittence portent déjà une lourde responsabilité dans l’envolée du prix de l’électricité depuis 2007.  

7°) L’ultime péché est le détournement des fonds publics qui auraient dû être affectés à la recherche d’alternative pérenne et à la sécurisation du parc de production existant.
On peut d’ailleurs s’interroger sur la pertinence de son principal résultat qui serait la réduction de la production du parc nucléaire à 50% de la production totale au lieu de 75%, sans même réduire sa puissance installée d’un MW.
A quoi servira d’en faire fonctionner les centrales avec des régimes partiels et à coups de fonctionnement pour lesquels elles ne sont pas conçues, ou d’absorber stérilement leur production avec des barres de contrôle pour tenter de suivre les caprices du vent ? Ces centrales seraient-elles donc moins dangereuses avec un fonctionnement plus chaotique ?
D’autre part, le soutien public aux énergies renouvelables dissuade tout investissement ou innovation dans le secteur de l’électricité, en raison de l’absence totale de visibilité sur le marché de l’électricité provoquée par la priorité donnée à leur production aléatoire à coût marginal nul.

Cette politique aurait voulu pérenniser les énergies fossiles grâce aux 80% de back up nécessaires pour combler l’intermittence et en dissuadant l’innovation, qu’elle ne s’y serait pas prise autrement.

En forme de conclusion :
On connaît déjà les énergies de demain, qui ne sont pas intermittentes. Elles promettent des siècles et même des millénaires d’une électricité sûre, pilotable et non émettrice de CO2. Ceux qui investissent avec leur argent propre ne s’y trompent pas.
Pour continuer la fuite en avant de cette chimère, la pensée magique s’appuie désormais sur le financement des particuliers, des collectivités, ainsi que sur l’épargne des français par la Caisse des dépôts et la Banque publique d’investissement.
Ces financements ont la particularité de l’opacité, grâce à une volonté de dispense des agences de notation, ou de contrôle de l’autorité des marchés financiers.
Warren Buffett aimait répéter « Lorsque mon chauffeur pense à acheter, c’est qu’il est grand temps de vendre… »

Les 7 péchés renouvelables empêcheront qu’on pardonne l’actuelle vision industrielle de l’écologie au détriment du mieux vivre dans nos campagnes, dont l’authenticité et l’absence d’artificialisation restait le principal atout. Ces 7 péchés empêcheront d’excuser qu’on ait fait passer au 2° plan la protection des captages en eau potable pour laquelle la France est régulièrement condamnée par l’Europe, ou le soutien à une agriculture responsable et respectueuse de la biodiversité. Ils n’aideront pas à justifier la destruction massive de l’avifaune, des zones naturelles et des paysages, par des milliers d’éoliennes géantes qui n’auront peut être servi qu’à donner quelques emplois dans un avenir qui s’annonce proche, pour, enfin, les démonter.

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