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mardi 26 septembre 2017

L'éolien selon l'Ademe

L'éolien selon l'Ademe.

Jean Pierre Riou

L' Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe) vient de publier un rapport
sur les vertus de l'énergie éolienne.
Les retombées fiscales pour les collectivités territoriales y sont détaillées, notamment à travers le graphique ci dessous.

 Ces alléchants revenus, multipliés par les 12 278 MW actuellement installés sur le territoire, correspondant ainsi à une manne de 152 millions d'euros par an.

Malheureusement, cette somme correspond strictement au 1/10° de celle prélevée chaque année aux ménages, à travers la CSPE, qui finance le seul surcoût des tarifs préférentiels accordés à cette filière, soit 1513 millions d'euros en 2018 comme le montre la délibération de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) publiée en juillet dernier.


Verser dans une poche le dixième de ce qui a été prélevé dans l'autre est il bien une opération à mettre au crédit de cette filière ?

Cette CSPE ne représentant d'ailleurs que la partie émergée des charges supplémentaires liées au développement de l'intermittence, ainsi que nous l'avons déjà évoqué dans "Le prix de l'intermittence".

Gestion des risques
Le rapport fait état, p 183, de 1,9 mort par TW éolien installé, contre 7,3 pour le nucléaire.
Outre le fait que la source évoquée (d'ailleurs chapitre 9 et non le 7 comme indiqué qui y renvoie), comptabilise les "décès latents" hautement contestables, cette présentation occulte le fait que l'important n'est pas la puissance nominale installée mais le service rendu par l'énergie effectivement produite.
Une mise à jour de la comparaison de la mortalité par TWh (milliard de kWh) produit par chaque filière a été publiée en 2016 qui confirme que le nombre de décès est 4 fois plus important pour l'éolien que le nucléaire.
(Voir tableau ci dessous :)


CO2 évité par l'éolien
Le parc électrique français a produit 531,3 TWh en 2016, en émettant 28,3 millions de tonnes de CO2 (bilan RTE 2016). C'est à dire une moyenne de 53 g de CO2 par kWh.

L'Ademe considère pourtant que chaque kWh éolien produit éviterait l'émission de pas moins de "500 à 600 g par kWh éolien" (p 173).
Semblant ainsi ignorer l'important suivi de charge du nucléaire qui sait s'effacer lorsqu'on le lui demande, notamment la nuit ou quand le vent souffle, ainsi que les exportations (à perte) qui résultent de productions indésirables, notamment à 3 heures du matin, comme le montre le graphique de RTE Eco2mix.


Des chiffres contestés
En 2008, la CRE contestait déjà le chiffre de 300g de CO2/kWh éolien alors évoqué par l'Ademe  considérant qu'un tiers de cette production terminait à l'export et rappelant qu'elle se substitue également à l'énergie nucléaire qui n'émet pas de CO2.

Mais surtout, aucun compte n'est tenu de l'augmentation des facteurs de pollution des centrales thermiques liée aux régimes chaotiques que leur impose l'intermittence de la production éolienne, comme le montre l'article http://www.economiematin.fr/news-quand-les-eoliennes-augmentent-les-emissions-de-co2.

Des avertissements répétés
France Stratégie vient de publier une analyse très critique du développement des énergies intermittentes qui amène l'Allemagne à abandonner ses ambitions climatiques.
La Cour des Comptes vient de fustiger les coûts et l'inefficacité de cette politique climatique européenne.
Jean Paul Bouttes vient d'en dresser un brillant réquisitoire devant l'Académie des Sciences morales et politiques.
Le Comité de prospective en énergie de l'Académie des sciences venait de dénoncer le non sens que représente l'équilibrage d'un réseau électrique par des énergies intermittentes.

Et si on écoutait d'autres avis sur l'éolien que celui de l'Agence chargée de leur développement?


mercredi 20 septembre 2017

Effets sanitaires des éoliennes




Effets sanitaires néfastes des éoliennes :

Certitudes et hypothèses

Jean Pierre Riou

Préambule :
-         La santé, telle que définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) consiste en « un état de complet bien être physique, mental et social et pas seulement une absence de maladie ou d'infirmité »

-          Le bruit, avec plus de 10 000 décès prématurés par an, est considéré la 2ème cause sanitaire environnementale. (European Environnement Agency, report 10/2014, p 5).

-          La Directive européenne sur le bruit (2002/49/CE) attire l’attention, dans son annexe 1, sur l’importance des critères suivants :
La composante basse fréquence du bruit
Le bruit à caractère impulsionnel
La situation en zone calme de rase campagne
Le nombre d’événements sonores

Bruit et perturbation du sommeil :
Les conséquences sanitaires d’une perturbation du sommeil ne sont plus à démontrer.
Dans Night noise guidelines for Europe l’OMS constate des effets sur le sommeil dès le seuil de 30 décibels (dBA) à l’extérieur (outside). Les populations les plus vulnérables en subissant les effets les plus intenses. (Voir extrait ci-dessous)


Cet extrait mentionne également que des effets peuvent apparaitre sous ce seuil chez les individus les plus sensibles, et que l’intensité de ces effets dépend également de la nature de la source sonore.

Bruit éolien :
Les plus petits modèles d’éoliennes actuelles (2 MW) présentent une puissance acoustique de 104 dBA dès que la production électrique atteint environ le tiers de leur puissance nominale. Les plus gros modèles (Enercon E 126) atteignent 108 dBA.
Dans « Low-frequency noise from large wind turbines » Moller et Pedersen relèvent un bruit audible de 35 dBA pour 1 seule éolienne jusqu’à une distance de plus de 1200 m de la machine.

La littérature scientifique sur le sujet s’accorde pour considérer qu’à puissance égale, le bruit éolien se situe parmi les plus dérangeants.

Et cela notamment en raison de l’importance de ses composantes basse fréquence, mise en évidence par de nombreux auteurs comme J.Punch qui montre la corrélation entre l’augmentation progressive de la puissance des machines et l’abaissement de leur spectre sonore.

Mais aussi en raison de son caractère impulsionnel, sa grande variabilité et la circonstance aggravante qu’il émerge la plupart du temps dans un environnement silencieux.

L’avis de l’Académie de médecine :
Le 9 mai 2017,  l’Académie nationale de médecine adoptait son rapport sur les « Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres »
Ce rapport affirme sans équivoque « Toutes les données de la littérature concordent pour souligner l’effet très négatif du bruit sur le sommeil. De fait, les troubles du sommeil représentent sans doute la doléance la plus constante des riverains. Ils sont d’ailleurs objectivés par les enregistrements somnographiques effectués par des cliniques du sommeil. Ces études concluent qu’à l’intérieur d’un périmètre de 1,5 km le bruit émis par les éoliennes perturberait la qualité du sommeil [23-30] »

Éoliennes et santé publique
Comment comprendre, dès lors, qu’à la demande de la filière professionnelle, les éoliennes aient été dispensées du respect du code de la santé publique, qui caractérise l’infraction dès 30 dBA, et autorisées à porter seules le bruit ambiant à 35 dBA, grâce à un amendement au projet d’arrêté qui prévoyait le strict respect de ce code ?
Cette circonstance, accordée par les dispositions de l’arrêté du 26 août 2011, implique que le juge judiciaire ne sera plus compétent pour sanctionner un trouble sanitaire avéré provoqué par une éolienne dument autorisée par le juge administratif, ainsi que l’a relevé le Conseil d’Etat en cassant le jugement du TGI de Montpellier qui avait ordonné la démolition des éoliennes incriminées après avoir considéré un trouble sanitaire avéré au sens de l'Académie de médecine.

Des soupçons d’effets sanitaires plus graves encore :
L’Académie de médecine mentionne des études scientifiques qui décrivent différents mécanismes d’effets néfastes sur la santé, comme celle de Rand concernant l’interférence des fréquences de 30 Hz des éoliennes avec les ondes beta du sommeil ou celle de l’équipe Alves Pereira sur la maladie vibro acoustique. Ce dernier auteur décrivant entre autres les conséquences cardio-vasculaires d’une exposition chronique aux basses fréquences et infrasons des éoliennes.
Mais les innombrables études sur le sujet faisant l’objet de controverse, l’Académie de médecine se contente de conclure : « Le problème toutefois est que la définition de la santé a évolué et que, d’après l’OMS, elle représente aujourd’hui un état de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité.
Dans cette acception, force est d’admettre que le syndrome des éoliennes, quelque subjectifs
qu’en soient les symptômes, traduit une souffrance existentielle, voire une détresse
psychologique, bref une atteinte de la qualité de vie qui, toutefois, ne concerne qu’une
partie des riverains ».

La santé en question
Signalons pour conclure que cette définition de la santé figurait déjà dans le Préambule à la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé, tel qu'adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19 juin -22 juillet 1946 ; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 Etats. (Actes officiels de l'Organisation mondiale de la Santé, n°. 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948.


Les témoignages de souffrance de riverains d'éoliennes sont innombrables.