Le Sénat australien met en lumière les effets sanitaires
néfastes des éoliennes :
Après des centaines d’auditions de scientifiques et de
victimes, le sénat australien vient de publier
son
rapport définitif.
Dans ce même document, un « rapport dissident »
des sénateurs du Labour Party rappelle parallèlement la nécessité de réduire
les gaz à effet de serre et tente de discréditer les preuves scientifiques du
lien de cause à effet entre les éoliennes et les symptômes présentés par les
riverains.
La portée de cette tentative semble se limiter à contester la preuve du caractère « direct » du lien de cause à effet.
En tout état de cause, ce rapport sénatorial empêche que
désormais on en conteste les effets.
Il souligne, en introduction, le décalage croissant entre la
position officielle qui affirme que les éoliennes ne sont pas nocives pour la
santé humaine et l’accumulation régulière de preuves biologiques et de témoignages des
mêmes symptômes physiologiques des victimes d’éoliennes du monde entier : (2.1)
(nausées migraines vertiges, acouphènes, anxiété, palpitation, difficulté de
concentration….)
Les sénateurs ont été convaincus de l’authenticité des
souffrances des très nombreux témoignages de victimes, l’une d’elle en tirant pourtant un revenu
considérable, d’autres ayant dû abandonner des maisons qui appartenaient à leur famille
depuis plusieurs générations.
Ils stigmatisent les rapports qui mettent en doute la
réalité des symptômes, notamment par l’évocation de l’effet
« nocebo ». Ces rapports ayant inutilement enflammé le débat et
augmenté le préjudice des victimes.
Le Dr Jay Tibbetts mentionne (2.17) les 80 plaintes
concernant les éoliennes de Shirley et signale une étude scientifique qui
atteste d’effets sanitaires néfastes jusqu’à 7km (4.5 miles). (Rappelons
que les éoliennes de Shirley avaient fait l’objet d’une demande d’étude du
gouvernement du Wisconsin par 4 cabinets acoustiques, qui avaient conclu
unanimement que leurs infrasons constituaient un
problème
sanitaire majeur.)
Le professeur émérite Mc Murtry rappelle que ces effets sont
connus depuis 30 ans, pour les éoliennes d’ancien modèle comme pour les plus
récentes (up wind/down wind, n.d.a).
Il remarque que l’industrie éolienne se refuse à admettre
les « effets sanitaires » en préférant parler
d’« annoyance » (gène, dérangement, intrusion…) qu’elle ne nie pas et
qui, pour l’OMS, est pourtant cause de troubles sanitaires graves comprenant le
risque cardio vasculaire et le cancer. Même si cette cause doit s’avérer
indirecte.
Le Pr Chapmann avait contesté les preuves apportées par
M.Alves Pereira que les éoliennes étaient responsables de la maladie vibro
acoustique de la famille R.
M.Alves Pereira, qui a consacré 30 ans de sa carrière à
cette maladie avait publié une réponse point par point à sa critique. La Cour suprême portugaise avait
d’ailleurs demandé le démantèlement des éoliennes.
Le rapport sénatorial fait mention des nombreuses contre
vérités des affirmations de M.Chapmann et relève son manque de connaissances
sur la question. (2.19 à 2.31)
Le rapport mentionne le peu d’objectivité et les lacunes des
analyses du Dr Leventhall, auteur des principales études cherchant à contester
les preuves des effets sanitaires. Le rapport mentionne que le Dr Leventhall
reconnait cependant l’importance de la modulation d’amplitude du bruit éolien
qui, selon lui, en est le facteur le plus intrusif.
L’association des médecins australiens (AMA) avait
considéré, en mars 2014 que les basses fréquences et infrasons éoliens ne
pouvaient pas entraîner d’effet sanitaire néfaste
si la réglementation australienne était respectée.
Ce rapport avait suscité quantité de lettres indignées,
notamment
de la communauté scientifique.
Il est édifiant de constater que l’AMA a décliné
l’invitation de venir développer devant le sénat l’argumentation de sa
position. (2.35)
Le rapport
intermédiaire mentionnait
une
soumission qui dénonçait (p 84) les conflits d’intérêt au sein de la
National Health and Medical Research Council, (NHMRC).
Le rapport souligne cependant que le NHMRC,
qui met régulièrement à jour son avis, est de moins en moins catégorique dans
sa négation des effets sanitaires.
Dans
son avis de février 2015, le NHMRC ne parle plus d’absence de preuve mais de
« preuves fiables limitées » ('limited
reliable evidence',) tandis que son « Chief medical officer confesse à
la commission qu’absence de preuve ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas
d’effet.(2.59)
De même, il mentionne : « Bien que le trouble chronique
du sommeil soit
connu pour affecter la santé, la
preuve, en parallèle, suggère que le bruit des éoliennes est peu probable à
perturber le sommeil à des distances supérieures à 1.500 m des parcs éoliens ». Ce qui est
déjà moins catégorique.
Cependant,
la position du NHMRC reste l’objet de critiques très précises (2.41 à 2.79)
Et surtout, ce rapport fait état du calvaire que l'implantation d'éoliennes a fait endurer à un nombre considérable de personnes, leurs symptômes s'atténuant ou même disparaissant lorsque celles ci parvenaient à déménager.
Le
rapport préconise la création d’une commission d’experts scientifiques
indépendants sur le bruit industriel chargée de rédiger des normes spécifiques
à la signature acoustique propre aux éoliennes, notamment concernant leurs basses
fréquences et infrasons et d'évaluer le risque sanitaire qu’elles sont
susceptibles d’entraîner sur les riverains.
Au sujet des critères de gène, l’agence française de santé (AFSSET) avait confessé, dans
son
rapport
de 2008 sur les éoliennes, que «
la plus totale ignorance est de règle quant
à l'existence d'effets de seuil, de validité spectrale, d'application aux
bruits impulsionnels, de validité en fonction de la durée d'exposition, et de
limitations diverses » (p93)
Le Dr Michèle Froment Vedrine avait
même mentionné en introduction: « En vue de poursuivre
l'approfondissement des connaissances dans le domaine de l'évaluation de la
gêne due aux bruits, il convient de définir si les critères retenus dans la
réglementation sont adaptés aux propriétés spectrales du bruit des éoliennes, notamment
dans le domaine des infrasons ».
La
loi sur la transition énergétique vient de décider de ne pas suivre l’avis de
l’Académie Nationale de Médecine de mars 2006 qui préconisait une distance
minimum de 1500m entre éoliennes et habitations et d’en autoriser
l’implantation à partir de 500m. Parmi les arguments, il aurait été avancé que les infrasons éoliens étaient inoffensifs puisque inaudibles...
Ce manque total de visibilité dans le domaine
sanitaire ne témoigne pas du plus grand respect de la santé des riverains.