samedi 12 décembre 2015

Le paradoxe éolien

Le paradoxe éolien

Pourtant symbole de la lutte contre le réchauffement climatique, les éoliennes pourraient, bien au contraire, y participer de façon non négligeable.

En météorologie l’effet papillon, énoncé par Edward Lorenz: « Does the Flap of a Butterfly's Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas? » symbolise les réactions en chaine susceptibles d’entraîner des effets disproportionnés, telle que celle du battement d'ailes d'un papillon au Brésil qui serait susceptible de déclencher une tornade au Texas.
Le rôle des éoliennes sur la circulation des vents ne saurait être sous estimé. Leur puissance totale est supérieure à celle de 400 réacteurs nucléaires et capte son énergie de celle du vent qu'elle ralentit, dévie et dont elle modifie fondamentalement les turbulences.


En 2010, La Chaine Météo relayait une étude du très sérieux MIT (Massachusetts Technology Institute), qui révélait qu’une production éolienne de 10% de la demande énergétique entrainerait un réchauffement de l’ordre de 1° dans les zones concernées et des répercussions sur la température mondiale.
Selon cette étude, les éoliennes off shore auraient le résultat inverse et rafraichiraient les températures d’1° dans les régions concernées.
En 2012, une étude tout aussi sérieuse menée au Texas et publiée dans la revue « Nature Climate Change » évoquait même un réchauffement de 0.72° par décennie dans les régions abondamment dotées d’éoliennes.
Inutile d’évoquer le peu d’écho médiatique de ces études dérangeantes.

Le 11 février 2014, le CNRS communiquait les conclusions de son étude sur le sujet, élaborée avec la collaboration du CEA et de l’UVSQ, de l’INERIS et l’ENEA, publiée dans la revue revue "Nature Communications" le même jour et reprise par Le Monde. 
(Article complet dans Nature Communications)
Cette étude confirme le réchauffement provoqué par les éoliennes, mais se veut rassurante en envisageant un maximum de 0.3° à horizon 2020.
Le réchauffement du continent serait en partie compensé par un effet inverse des éoliennes off shore. Les modélisations utilisent donc une projection qui « verrait un déploiement des turbines sur l'ensemble du continent, ainsi qu'un important développement des fermes offshore notamment en mer du Nord et dans la Baltique ».

L’article poursuit : «  Résultat : des écarts de température atteignant au maximum 0,3 °C sont possibles dans certaines régions, principalement en hiver et envisagent un très léger réchauffement dans le nord de l'Europe (sur la mer Baltique notamment) et refroidissement dans le Sud-Est, en raison d'une légère rotation des vents d'ouest vers le nord, sur l'Europe de l'Ouest. Ils envisagent également une légère baisse des cumuls de précipitations saisonnières au centre de l'Europe, de 5 % au maximum (soit 0,15 mm par jour).
Mais ces différences resteraient "nettement plus faibles que les différences typiques de températures ou de précipitations d’un hiver à l’autre, et leurs implications sur l’énergétique globale de la terre sont bien moindres que celle du changement climatique dû à l’augmentation des gaz à effet de serre"
(L'inverse aurait été cocasse).

Il est troublant de constater que cette modélisation des effets des éoliennes coïncide strictement aux effets du changement climatique, ainsi décrit par l’Agence pour l’environnement:   « Si les précipitations diminuent dans les régions méridionales, il est établi dans le rapport qu'elles augmentent en Europe septentrionale. Ces tendances devraient se poursuivre. Le changement climatique devrait augmenter la fréquence des débordements des cours d’eau et rivières, surtout dans le nord de l'Europe, car l'augmentation des températures intensifie le cycle de l'eau.»)

Et que ces 0.3° considérés marginaux par rapport à l’effet de serre, correspondent, ni plus ni moins, à la courbe en crosse de hockey annonciatrice du réchauffement climatique, dont la partie rouge n'est que la projection apocalyptique.



L'étude du CNRS prend d'ailleurs le problème suffisamment au sérieux pour avertir en conclusion: "Dans ce contexte, il est nécessaire de produire de nouvelles études utilisant d’autres modèles et différents scénarios de développement de production d’énergie éolienne pour déterminer précisément quelles seront les conséquences d’un déploiement encore plus massif de l’éolien à l’horizon 2050".


En décembre dernier, une étude de grande ampleur "A review on small scale windturbines" (Abhishiktha Tummala & al) a passé en revue la littérature scientifique sur le sujet.
Ses conclusions sont sans appel:  
"From the above results a conclusion can be drawn that installing large scale windfarms might lead to significant weather changes, so there arises a need to effectively use this wind energy without causing any adverse effects to the atmosphere.
The large scale windfarms are not a sustainable viable option for renewable power production."
 
("En raison des résultats ci dessus, on peut conclure que l'installation d'éoliennes de grande taille pourrait entraîner des modifications significatives du climat, il apparait ainsi le besoin d'utiliser l'énergie du vent sans entrainer d'effets néfastes sur l'atmosphère.
Les éoliennes de grande taille ne sont pas une option durable viable de production d'énergie renouvelable".) (p 1352)

Ce qui a le mérite d'être clair. 
L'étude conclut à la nécessité de développer, le cas échéant, des petits modèles d'éoliennes à axe vertical et dénonce sans ambiguïté l'importance des effets néfastes sur le climat des grands champs d'éoliennes. 
Elle mentionne les conclusions de Wang & al  qui prévoyaient qu'une simple couverture de 10 à 15% des besoins par des champs d'éoliennes industrielles entrainerait une élévation générale des températures. Et que celle ci serait de l'ordre de + 1° dans les zones concernées.
---------------------------------------------------------------------------------
Addenda 

Le présent article a été complété par http://lemontchampot.blogspot.com/2017/05/le-paradoxe.html
qui rend compte d'une étude chinoise de 2017 sur le sujet

En octobre 2018, une nouvelle étude du très sérieux MIT renforçait ces hypothèses
https://www.cell.com/joule/fulltext/S2542-4351(18)30446-X

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

L'efficacité des éoliennes dans la réduction des émissions de CO2 est bien loin de faire l'objet du moindre consensus. Leur impact néfaste sur le climat ne peut que renforcer la remise en question de leur utilité.

Le même mois, la COP 21 rappelait que pour maintenir le réchauffement à moins de 2° d'ici 2100, la priorité absolue était de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
A part une allusion à l'Afrique, en page 2 des accords de Paris, les énergies renouvelables n'y sont même pas évoquées.

Ceux qui ont conclu que leur application impliquait l'accélération du développement éolien ont ils bien tout compris?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire